Chap. 1
Eleanor
- Je n’arrive pas à y croire ! s’exclama Amy, ma meilleure amie.
- Quoi ? fis-je, inquiète.
- Regarde-moi ces pimbêches qui tournent autour du nouveau ! Elles n’ont que ça à faire, les pauvres, expliqua-t-elle, un tantinet en colère.
- Laisse-les faire leur vie, dis-je pour la calmer.
- Non mais attends ! Len, regarde-le, il a l’air miséreux à essayer de s’échapper de ce pétrin…
Tandis qu’Amy parlait, je me retournais vers le nouveau. D’une beauté à couper le souffle, il avait des cheveux d’un noir des jais éclatants où se reflétaient les lueurs du soleil et des yeux d’un bleu turquoise absolument magnifique. Ce jeune homme respirait la virilité et le sex-appeal avec une petite touche de mystère, qui je dois avouer, ne me laissait pas indifférente.
- … j’y vais !
Sortant de ma torpeur, je vis Amy se diriger vers le groupe et gueuler aux filles de partir voir ailleurs. Surprise par son audace, je restais planter au milieu du couloir comme une statut, ne sachant plus bouger ou parler.
- Merci, dit le jeune homme d’une voix charmante lorsque ses groupies s’en allèrent.
- Ne me remercie pas, elles vont revenir, fit ma meilleure amie.
- Je saurais gérer, lui répondit-il.
Il lui sourit puis commença à se diriger dans la direction opposée ? Néanmoins, Amy l’arrêta.
- Hey, c’est quoi ton nom ?
- Josh, dit-il en partant.
*
Josh
Après le petit sauvetage de la belle rousse, je me dirigeais vers le secrétariat pour donner mon dossier. Le principal, MR. Freyer, me reçut immédiatement et commença son long discours sur le lycée Heaven High. Au bout d’une heure et demie, il me remit mon emploi du temps et le code de mon casier, puis me laissa partir. Pendant que je déposais mes affaires dans celui-ci, je remarquais un garçon qui pleurait.
- Hey ! entendis-je. Pourquoi pleures-tu ?
- Je… Je…, bégaya le petit garçon.
- Fais-moi voir to visage.
Une jeune femme était accroupie près de l’enfant, regardant de ses yeux verts merveilleux le visage tuméfié du bonhomme. Je l’avais déjà aperçue plus tôt, avec son amie rousse, et elle me fit le même effet. Un effet que je ne comprenais pas très bien. Un effet étrange. Mon cœur s’accéléra et un sourire s’afficha sur mes lèvres. Cette fille dégageait un charme qui m’envoutait. Elle était d’une telle splendeur avec ses beaux cheveux dorés, qu’elle ressemblait à un ange. Un ange certes resplendissant mais inaccessible. Surtout pour moi et pour les raisons de ma présence ici.
- Qui t’a fait ça ? demanda-t-elle d’une douce voix.
- Mon… mon grand frère. Il... il n’aime pas que je sois plus… plus intelligent que lui. Mais je… je n’y peux rien, je suis… suis né comme ça, hoqueta le garçon.
- Tu as sauté combien de classes ? continua la blonde.
- Cinq, madame, répondit le petit.
- Appelle moi Eleanor. Viens, je vais t’emmener à l’infirmerie.
- Mer… Merci beaucoup.
Elle lui offrit un grand sourire réconfortant qui fit chavirer mon cœur.
« Non » dis-je intérieurement. « Je dois rester concentré sur ma mission. Il ne faut pas que je me laisse distraire. J’ai des obligations et je dois m’y tenir. » Je répétais cette dernière phrase comme un mantra et allais en cours quand la sonnerie retentit.
Chap. 2
Josh
A la fin des cours, alors que je voulais rentrer chez moi, une horde de filles m’attendait près de ma moto. Dès lors qu’elles m’aperçurent, elles se précipitèrent vers moi. Bien sûr, je fis la seule chose, le seul choix qui s’appliquait à ma situation : je m’enfuis. Toutefois, elles étaient tenaces. C’est dans ces moments où je détestais être bâti comme un dieu.
Au bout d’une dizaine de minutes de course effrénée, je les semais et trouvais refuge dans une salle vide. Je respirais enfin puis entendis alors une agréable mélodie. La jeune fille de tout à l’heure, cet ange imprenable, se tenait là, dansant avec passion. Ce n’était pas n’importe quelle danse. Non, c’était la plus magnifique des danses : le classique. Elle virevoltait sur ses pointes comme si elle était toute légère, telle une fébrile plume. Ce spectacle m’éblouit. Puis, elle s’arrêta, surprise de trouver une personne à ses côtés.
- Oh, je ne voulais pas te déranger, m’empressai-je de dire.
- Ce n’est pas grave, me répondit-elle.
- Je voulais échapper aux filles…
- …qui te court après depuis ce matin, finit-elle. Oui, je peux comprendre.
- C’était merveilleux ! fis-je pour changer de sujet.
- De quoi ?
- Ta danse.
- Oh, merci, dit-elle en rougissant.
- Tu es Eleanor, non ? demandai-je pour relancer la conversation, adorant écouter sa voix.
- Comment le sais-tu ?
- Je t’ai vu avec le petit garçon. C’était remarquable ce que tu as fait pour lui.
- Ce n’était pas remarquable, c’était juste la chose à faire. Le harcèlement ne devrait même pas exister, expliqua-t-elle.
Un silence s’installa, mais pas de ceux gênant ou bizarre. C’était juste un silence comme les autres, qui nous permet de respirer et de réfléchir. Un silence plaisant, tout simplement.
- Bon, je ferais mieux de te laisser alors, dis-je, me sentant de trop.
- Oh non, tu peux rester ! s’exclama-t-elle. Tu peux m’aider.
- A faire quoi ? demandai-je, troublé.
- A m’entrainer, répondit-elle.
- Je suis un piètre danseur, la prévins-je.
- Tu n’as qu’à me tenir et suivre mes mouvements, c’est facile. Et puis, tu as l’air fait des muscles, donc tu es parfait pour le job.
- Je veux bien essayer alors.
Ce qui me convainquit n’était pas la danse en elle-même, mais le plaisir de la tenir contre moi. Un plaisir de plus en plus croissant à mesure que je la voyais. Elle s’approcha de moi et me prit les mains pour les poser sur sa taille. Sa peau était d’une douceur exquise et fit jaillir des étincelles sur la mienne. Puis elle monta sur ses pointes, se grandissant, et commença à tourner, toujours plus vite puis à enchainer arabesques, pirouettes, attitudes et grands jetés. Tout cela était éblouissant.
Au bout d’une demi-heure, nous nous arrêtâmes, pantelants. Reprenant mon souffle, je m’assis en la regardant faire ses étirements.
- Pourquoi tu t’entraines ici ? demandai-je, brisant le silence.
- La direction me prête la salle de temps en temps pour préparer mon concours à la National Dance Academy, expliqua-t-elle.
- Tu es douée, je suis sûre que t’y arrivera, lui dis-je en souriant.
- Merci, mais les autres danseurs le sont aussi, c’est pour ça que je m’entraine beaucoup.
- Oh, je vois. Mais tu n’as pas de temps libre, du coup ?
- J’essaie d’en avoir un maximum, me répondit Eleanor, me renvoyant mon sourire.
- Dans ce cas, tu aimerais boire quelque chose ?
- Oui, volontiers !
*
Eleanor
Je n’en revenais pas qu’il m’ait proposée une telle chose. Un garçon aussi beau que lui ne pouvait pas s’intéresser à une fille comme moi. Je suis banale, je n’ai rien de plus que les autres. Cependant, je me réjouis de la situation et profitais de l’instant présent.
Assis au City Coffee, le seul café situé près du lycée, devant un cappuccino pour Josh et un chocolat chaud pour moi, nous discutions de tout et de rien, apprenant à nous connaître.
- Depuis combien de temps fais-tu de la danse ? me demanda-t-il avec un sourire qui m’émerveilla.
- Depuis que j’ai 4 ans, lui répondis-je. Et toi ?
- Et quoi moi ?
- Quel est ta passion ?
- … Je n’en ai pas vraiment. Vois-tu, j’aime tellement de chose que je ne peux en choisir une.
Je sentais qu’il voulait en dire plus mais les mots ne sortaient pas. Il construisait des barrières, sûrement pour se protéger, et je ne pouvais l’en blâmer. Je n’étais qu’une inconnue pour lui et je comprenais parfaitement qu’il ne me fasse pas confiance. Je devais la mériter.
- Euh, je suis désolé, dit-il en se régissant brusquement, mais je dois y aller.
- Ah bon ? Déjà ?
- Oui, je n’avais pas vu l’heure et j’ai un million de choses à faire. Désolé.
- Euh…
Il sortit de l’argent, paya le serveur et sortit en trombe du café. Un sentiment de gêne et de culpabilité m’envahit. Était-ce mes questions qui l’avaient fait fuir ? Les gens ont raison : la curiosité est un vilain défaut.
*
Josh
Je m’en voulais énormément d’être parti comme un lâche, mais Eleanor ne devait savoir sous aucun prétexte ce que je m’apprêtais à faire. Mes missions étaient la seule chose qui me gardait en vie, c’étaient mes responsabilités et je ne tenais pas à ce qu’Eleanor y soit mêlée. Elle méritait tellement mieux qu’un garçon comme moi. Je ne lui apporterais rien que misères et problèmes.
Lorsque j’arrivais à destination, je vus les flammes délirantes détruire un immense immeuble. Les pompiers n’étaient pas encore présents mais ne devaient pas tarder à venir. Je m’engouffrai dans la bâtisse, le feu léchant ma peau sans me faire de mal. En même temps, je ne pouvais pas mourir, ma nature me l’en empêcher. Je continuais mon chemin jusqu’à trouver ma cible, un homme allongé au sol, recouvert de brûlures et de cloques. La nausée m’envahit. Toutefois, j’avais déjà vu bien pire. La mort prend parfois des aspects assez brutaux, même pour moi. Je m’approchai et m’accroupis à côté du corps sans vie. Puis, l’effleurant, je détachai son âme et le guida vers le haut, vers la lumière aveuglante qu’il devait apercevoir.
- Qui es-tu, jeune homme ? demanda l’homme qui flottait.
- Je suis le dieu de la mort, je suis là pour vous aider, lui répondis-je.
- Vous avez du courage, jeune homme. La mort est une chose dangereuse, parfois.
- Je le sais… je le sais…, trop bien même…
Chap. 3
Josh
Après une nuit tourmentée par les dernières paroles de l’homme de l’incendie, je me rendis au lycée afin de me changer les idées et avoir un semblant de normalité. C’est alors que je la vis, radieuse et souriante, qui marchait dans le couloir, près de mon casier. Ses cheveux blonds tressés étaient soyeux et son rire cristallin retentit dans la pièce, faisant bondir mon cœur dans ma poitrine. Je ne comprenais toujours pas l’effet qu’elle avait sur moi, mais elle m’envoutait par son charme.
- Eleanor ? criai-je pour attirer son attention.
Elle se retourna, surprise par mon acte.
- Salut, me dit-elle, un tantinet gênée.
- Salut. Je suis vraiment désolé pour hier, j’avais des… obligations, fis-je.
J’avais envie de me donner une claque pour lui avoir menti, même dans son intérêt.
- Ce n’est pas grave. Je comprends, ne t’en fais pas.
A ses paroles, je compris une chose. Je ne pouvais me passer d’elle, de la voir sourire, rire, de la voir, tout simplement. Je voulais tellement la connaître, mieux que quiconque. Mon envie se fit plus forte que ma raison et je décidai de la suivre en dépit de mon rôle de dieu de la mort. Je pouvais tout faire : être avec elle et remplir mes missions, sans les mélanger. Oui, je pouvais y arriver.
- Pour me faire pardonner, voudrais-tu manger avec moi, ce midi ? osai-je lui demander.
- Oui, accepta-t-elle avec son éclatant sourire.
*
Eleanor
- Alors, que t’as dit Mister Beau Gosse, alias Josh ? me questionna Amy.
- Il m’a invité à manger, c’est tout, répondis-je calmement alors que mon cœur battait plus vite que la normale.
- Vu ta tête, ce n’est pas tout, fit-elle. Je suis sûre qu’il te plait !
- Peut-être…, chuchotai-je.
- Hmm, peut-être ?
- Ok, un peu.
- Juste un peu ?
- Ok, beaucoup.
- Ah, je le savais, dit-elle brandissant son poing comme si elle avait gagné.
- Mais je ne sais presque rien de lui, répliquai-je.
- Je ne vois pas le problème, rétorqua Amy, vu que tu y vas pour ça !
- Oui mais…
- Non Len, tu as besoin de sortir un peu, tu es rouillée et tu passes ton temps à t’entrainer, ce que je peux comprendre bien sûr, m’interrompit-elle, mais tu as besoin de souffler un peu. Et si c’est avec lui, c’est un bonus. Ne pense pas, écoute ton cœur et suis-le.
- Depuis quand as-tu tant de sagesse ?
- Depuis que ma meilleure amie s’est enfin trouvé un garçon qui lui plait !
Puis, nous éclatâmes de rie en même temps que la sonnerie.
- Allons-nous instruire un peu ! fit Amy en rigolant.
*
Josh
Je n’avais pensé qu’à elle durant les quatre heures de cours et lorsque que sonna midi, je me précipitai vers la cafétéria. Je ne comprenais pas ma réaction mais je m’en foutais un peu. Je savais que ça m’était interdit et pourtant, je ne pouvais m’empêcher de la désirer.
Approchant enfin de ma destination, mon cœur battait de plus en plus vite. Et c’est alors que je la vis. Belle et naturelle à la fois.
- Salut, fis-je d’un air détaché.
- Salut, me répondit-elle avec un sourire éclatant.
- On y va ?
- Totalement, je meurs de faim, dit-elle en souriant.
Nous nous dirigeâmes vers le buffet et remplîmes nos plateaux de nourritures. Elles n’étaient pas fameuses aujourd’hui. Nous avions le choix entre pommes de terre et haricots avec des fils, accompagnés de boulettes de veau ou de poisson pané. Heureusement qu’il y avait des beignets au chocolat pour le dessert. J’aurais tellement aimé proposer un meilleur repas à Eleanor. Après tout, mieux on mange, mieux on est.
Nous nous installâmes à une table isolée au fond de la salle. Nous commençâmes à manger et après un certain moment, je me décidais à lui poser certaines questions.
- Tu as des frères et sœurs ?
- Non, fille unique, me répondit-elle. Et toi ?
- Pareil.
Et nous continuâmes à nous poser des questions, chacun à notre tour, pour apprendre à se connaitre. Elle était remarquable et j’adorais son petit sourire qu’elle accompagnait à chacune de ses réponses. Même si elle vivait beaucoup pour la danse, elle aimait aussi beaucoup trainer avec sa meilleure amie qu’elle connaissait depuis ses 10 ans. Elle était d’un naturel avec moi et j’appréciais beaucoup ce côté de sa personnalité.
Malheureusement, la fin arriva beaucoup trop vite, ce qui me surprit. Je n’avais pas l’habitude de perdre la notion du temps. A vrai dire, ça ne m’était jamais arrivé. En tant que dieu de la mort, j’avais une horloge interne au cas où je devais récupérer une âme quelque part dans le monde.
- Euh…, je toussotai pour me reprendre, je sais que tu dois t’entrainer et tout mais est-ce que tu accepterais de manger avec moi le midi ? Un peu comme aujourd’hui ?
- Oui, pourquoi pas ! me répondit-elle avec ce sourire ravageur que j’aimais tant.
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine en entendant sa réponse. Puis, je la vis s’en aller, retrouver Amy pour aller en cours.
Chap. 4
Josh
Depuis ce jour, chaque matin je surprenais Eleanor à son casier en arrivant derrière elle et en posant mes mains sur ses épaules, ce qui la faisait sursauter presque tout le temps. Au début, elle s’énervait un petit peu, mais maintenant, cela la faisait rire. A vrai dire, c’est uniquement pour cette raison que je continuais à le faire. Quand Eleanor rigolait, cela illuminait ma journée. Puis, le midi, après les cours que parfois nous passions ensemble, nous nous rejoignions à la cafétéria, quelque fois avec Amy qui me racontait plein d’anecdotes sur son amie. Et le soir, Eleanor s’entrainait. Elle aimait bien que je l’aide comme lors de notre première rencontre et je dois dire que moi aussi, ça me plaisait. De sentir son corps contre le mien. De la voir danser avec un visage paisible et détendu. Après l’entrainement, quand je venais (je n’assistais pas non plus à tous ses entrainements, elle avait besoin de le faire seule aussi), nous allions souvent au café du coin pour nous détendre. Nous n’étions jamais allés à un vrai rendez-vous, quand j’y pense, cependant j’allais y remédier et vite.
J’arrivais bien à gérer entre mes missions et le temps que je passais avec Eleanor. Parfois, il m’arrivait de sécher les cours pour certaines de mes missions ou d’annuler un entrainement avec Eleanor mais elle n’avait pas l’air de s’en offusquer. J’avais quand même de la chance que celles-ci n’arrivaient pas en même temps que mes petits rendez-vous avec Eleanor, sinon j’aurais été mal. C’est pour cela que je ne voulais pas aller à un vrai rendez-vous, par peur que ma chance tourne et que je la perde. Mais j’allais me donner un peu de courage et lui demander dans la journée. Après tout, j’étais un dieu, je pouvais tout affronter.
Alors que j’allais partir de chez moi, ma sonnerie intérieure se rappela à moi. Tant pis, j’allais arriver en retard au lycée. J’enfournai ma moto et conduisis jusqu’à une maison un peu antique. J’entrais en traversant les murs et me dirigeais vers ma victime. Mon cœur se serra quand je vis la personne devant moi et le cri qui survint derrière moi.
- NON ! cria une jeune femme en prenant un bébé dans ses bras.
Des larmes coulaient le long de ses joues. Elle se balançait d’avant en arrière avec le bébé afin d’essayer de le réveiller. Mais je savais qu’elle n’y parviendrait pas. Elle ne pouvait pas le ramener. Son bébé était déjà mort. D’où ma présence. Avec réticence, je me penchais et touchais le bébé. Son âme se détacha de son corps et je la menais vers le haut. Il allait trouver la paix, me dis-je intérieurement. Mon métier n’était pas facile, mais nécessaire. Et c’est dans ces moments-là, quand je voyais la souffrance que peut provoquer la mort, que j’avais le plus de mal à remplir ma tâche. J’aurais aimé apaiser la jeune femme, mais je savais que je ne pourrais rien pour elle. Alors je m’en allais, et prenais la route en direction du lycée.
*
Eleanor
Quand je vis Josh entrer en classe, je fus soulagée. J’avais eu un drôle de pressentiment en ne le voyant pas ce matin, comme s’il avait été en danger. Mais j’avais dû rêver. Parfois, quand je pensais à lui, j’avais l’impression que j’étais dans un rêve. Parce que, soyons réaliste, un mec comme lui, super canon, ne pouvait pas être réel. Et chaque jour, j’étais surprise de le voir, en chair et en os.
Cela faisait maintenant à peu près un mois que nous nous connaissions et je ne me lassais pas de se présence. Depuis que je le connaissais, mes relations avec mon entourage allait mieux, j’étais moins enfermée et moins préoccupée par mon concours de danse. Il avait le don de m’apaiser. J’étais moi-même avec lui et j’adorais ça.
Josh s’assit à côté de moi, me prit la main et caressa avec son pouce ma paume.
- Tout va bien ? je lui demandais.
- Oui, plus que bien, j’ai eu un petit problème avec ma moto, me répondit-il.
Ses yeux d’un bleu intense s’illuminèrent quand ils rencontrèrent les miens. Mon cœur se réchauffa à ce geste.
- J’ai un truc à te dire, me chuchota-t-il dans l’oreille.
- Vas-y ! fis-je, mon côté curieux se réveillant.
- Sois patiente, j’aimerais être hors de cette salle de cours pour te le dire.
La sonnerie retentit à ce moment. Drôle de coïncidence.
- Quelle chance, alors ! m’exclamai-je en rigolant.
- Suis-moi, dit-il en me prenant la main et en m’emmenant hors de la salle.
- Mais, et mes affaires ?
- On les récupèrera plus tard.
Je le suivis donc à travers les couloirs du lycée, jusqu’à un coin tranquille.
- Hé, tu commences à me faire peur, fis-je en posant ma main sur sa joue dans un geste doux.
Il posa à son tour sa main sur la mienne.
- Je voulais juste t’inviter à un vrai rendez-vous. Je voulais le faire bien, ici, tranquillement, me répondit-il calmement.
- Oh, je… oui, j’accepte.
- Je n’ai même pas dit quand et où, dit-il en rigolant.
- C’est pas grave, j’accepte quand même.
- J’avais prévu un restaurant et une marche dans le parc d’à côté.
- Oui, t’a tout prévu, souriais-je.
- Ça te va jeudi ?
- C’est parfait, répondit-je en déposant un baiser sur son autre joue.
Cela créa des frissons le long de mon corps. Ce qu’il m’avait dit me mettait dans tous mes états, mais j’essayais de me réfréner pour paraitre normale.
Il relâcha son souffle, comme s’il le retenait depuis longtemps, comme s’il avait peur que je refuse. Comment je pourrais lui refuser ça, ou même n’importe quoi ? Cela paraissait impensable qu’il puisse douter de lui, et cela le rendait tellement plus beau.
Chap. 5
Eleanor
- Je trouvais celle-là pas mal, dis-je à Amy en sortant de ma salle de bain habillée d’un robe noir simple mais élégante.
- C’est parfait, fit-elle après s’être remis de ses émotions. Il va totalement craquer, j’en suis sûr !
- Tu crois ?
- Oh que oui ! Il a intérêt à t’embrasser sinon je lui refais les parties, répondît-elle avec cet air de défi dans le regard.
- Ça se passera comme ça se passera, rétorquai-je.
- Avec cette robe, aucune chance ! Bon assieds-toi, je sais parfaitement quelle coiffure et quel maquillage te mettre, au boulot !
Une fois maquillée et coiffée, je remerciais Amy pour ces efforts concluants et me mit en route pour le restaurant. Avec Josh, nous avions convenu que nous nous retrouvions là-bas. C’était plus pratique pour nous deux, étant donné qu’il aurait dû faire un énorme détour pour venir me chercher.
Étant un peu en avance, je pris mon temps sur le chemin. Je conduisais donc paisiblement, respectant bien les limitations de vitesse, voire allais même en dessous. Malheureusement, j’arrivais au restaurant avec dix minutes d’avance. Et Josh n’était pas encore arrivé, ce que je comprenais tout à fait. Tant pis, j’allais devoir attendre. Je m’assis dans le hall du restaurant sur un canapé confortable. Je pris mon téléphone et allait sur YouTube pour regarder mes vidéos à regarder à plus tard.
*
Josh
Tandis que je me préparais, mettant mon plus beau smoking noir, j’entendis soudainement un bruit quelque part au loin. Je me dirigeais vers celui-ci, autrement dit, vers ma cuisine. C’est alors que ce que je vis me choqua.
- Mais qu’est-ce que tu fous ici ? m’écriai-je.
- Ah, te voilà enfin ! me répondit une voix d’homme. Je me suis dit qu’en t’attendant, j’allais profiter de la bouffe !
- Comme tu profites de tout ?
- Oh voyons, ne sois pas si vulgaire.
- Dégage de chez moi ! hurlai-je.
- Ne parle pas comme ça à ton père, un peu de respect veux-tu !
- Je ne te laisserais pas ce plaisir.
- Ah ! commença-t-il avec un rire qui sonna faux à mes oreilles. Alors que fêtes-tu ? me demanda-t-il en désignant mon vêtement.
- Rien de particulier.
- Oui, je vois. Ce n’est donc pas pour sortir avec cette fille ?
J’en restais bouche bée. Comment pouvait-il savoir cela ?
- Je t’observe, tu sais, fit-il comme s’il avait lu dans mes pensées. Tu es mon fils unique après tout.
- Ouais, un fils dont tu ne t’es jamais occupé, lui rappelais-je.
- Oh, tu sais que je suis occupé avec mes obligations, ça ne t’a jamais vraiment dérangé, tu le sais aussi bien que moi. Bref, revenons au sujet. Si je suis ici, c’est pour t’interdire de voir cette … mortelle. Hors de question que mon fils tombe amoureux de cette créature.
- Ce n’est pas une créature, père ! m’écriai-je. Et non, je ne t’obéirais pas.
- Je t’aurais prévenu. Tu en paieras les conséquences.
- Tu crois que j’ai peur de toi !
- Oh que oui ! J’ai bien plus de pouvoir que toi ! répliqua-t-il. Je peux même provoquer ta propre mort, cher fils, n’oublie pas qui je suis !
Un tonnerre gronda et mon père disparu dans un tourbillon de poussière. Je soupirais enfin. Jusqu’à ce que je me rappelle que j’étais en retard. Merci papa ! Je me dépêchais de prendre mes affaires et filai à ma moto. Malgré cela, je fus en retard de 30 min. Impardonnable !
J’entrais dans le restaurant, trouvant Eleanor assise sur un canapé. Lorsqu’elle leva les yeux, je vis un peu de déception dans son regard mais aussi du soulagement.
- Je suis désolé, fis-je en m’approchant d’elle. Mon père est venu à l’improviste et j’ai eu du mal en m’en débarrasser.
J’ai dû être vraiment convainquant car quelques secondes plus tard, elle me prit par la main et m’emmena à la table que j’avais réservé.
- Je ne te pardonne que parce que j’ai faim, fit-elle avec humour.
C’est alors que je vis ce qu’elle portait. Elle était tout simplement splendide. Et dire que je ne l’avais même pas vu dès le départ. Quelle faute ! Je me rendis compte que je la dévisageais depuis un bon moment quand elle commença à baisser la tête vers ces chaussures, sûrement intimider par mon regard.
- Non, ne baisse pas ton regard. Tu ne devrais pas, tu es magnifique, lui dis-je avec toute la sincérité dont je possédais.
- Merci, fit-elle en rougissant. Tu n’es pas mal non plus.
- Quoi ? Je suis offusqué, rigolais-je en m’assaillant. J’ai vraiment fait un effort vestimentaire.
- Ça a dû te prendre 10 min en tout, rétorqua-t-elle.
- Peut-être mais c’est l’effort qui compte.
Et nous continuâmes à parler, seulement interrompus par la serveuse qui nous apportait les plats, une fois la commande passée.
Au dessert, nous partageâmes un moelleux au chocolat, son dessert préféré. Ce fut le moment que j’ai préféré de la soirée, du moins pour l’instant.
Après le restaurant, nous allâmes dans un petit parc, qui se situait à cinq minutes de marche. Et je dois dire qu’il avait du charme. Il débordait de fleur de toutes les couleurs, illuminait à la fois par la nuit et par les lucarnes. Nous longeâmes un ruisseau jusqu’à atterrir près d’un petit pont.
- C’est magnifique, dit Eleanor.
- Oui, ne pus-je qu’approuver.
Nous nous arrêtâmes au milieu du pont, d’où nous voyions la lune se reflétait sur l’eau en contrebas. Au bout d’un moment, un petit vent frais s’installa et je vis Eleanor frissonner. Malgré l’image cliché que j’en avais, j’enlevai ma veste et la posai sur ces épaules.
- Non, refusa-t-elle. Tu vas avoir froid toi aussi.
- Ne t’inquiète pas ! Et puis, je suis plus résistant que toi.
Elle me donna un coup de coude dans le ventre tandis qu’elle acceptait ma veste. Je frôlai ces épaules lorsque je la déposais et un frisson m’envahit. Un frisson qui se transforma en une envie irrésistible de l’embrasser. Malgré l’interdit et l’avertissement de mon père, je me tournai vers elle et posai mes lèvres sur les siennes. Elles étaient si douces et accueillantes. Elle me rendit mon baiser et je l’approfondis, mêlant ma langue à la sienne. Ma température grimpa d’un cran tandis que mes mains se baladaient sur son corps. Elle agrippa mes cheveux, tira sur ceux-ci, ce qui me fit grogner de plaisir. Au bout d’un moment, haletants, nous mîmes fin au baiser. Je l’observai avidement, ne croyant pas ce qui venait de se passer. Je sentais encore la présence de ses lèvres sur les miennes. Elle rougit face à mon regard et détourna le sien.
- Hé, je…, dis-je en bégayant, ce qui ne m’arrivait pas souvent et en lui relevant le menton. C’était merveilleux. Tu ne sais pas depuis combien de temps j’attendais ça.
Le silence se fit pendant un court instant.
- Combien ? fit-elle, d’une petite voix, si bien que je crus qu’elle n’avait pas prononcer les mots.
- Quoi ?
- Combien de temps tu attendais ça ? répéta-t-elle.
- Depuis que je t’ai vue, avec ce petit garçon, avouai-je, rougissant à mon tour.
Alors elle m’embrassa, encore plus passionnément qu’avant et je ne m’en lassais pas. Jamais. J’avais l’impression que nous nous embrassions toute la nuit durant, sous le clair de lune, comme si notre baiser était éternel.
Chap. 6
Eleanor
Le lendemain, j’arrivai au lycée, le sourire aux lèvres, et me dirigeai vers Josh qui se tenait près de son casier.
- Hey !
- Hey ! me répondit-il en m’embrassant. Tu sais j’aime beaucoup cet accueil, on devrait le faire tous les matins.
- Absolument, rigolai-je.
Et c’est ce que nous fîmes, tous les matins, pendant un long moment. Je n’arrivais pas à croire à ma chance. Mais c’était merveilleux. Je jonglais avec Josh, Amy et ma danse durant mes temps libres et j’y parvenais assez facilement. Avec Josh, nous essayâmes de faire tous les trucs un peu farfelus des couples : aller au ciné pour s’embrasser devant un film et partager des popcorns ; acheter des fleurs quand Josh passer me prendre pour nos sorties ; faire un tour dans les fêtes foraines où il gagna un petit ours en peluche qu’il me donna. Et cela nous avait tellement déplu, que nous n’avions jamais recommencé. Ce n’était pas notre truc. Trop romantique à notre goût. Nous préférions les choses simples comme se prélasser devant la télé en mangeant notre diner, se balader dans la ville, ou pratiquer du sport ensemble que cela soit de la danse ou du tennis que Josh adorait.
Avec Amy, qui aimait bien tout savoir sur Josh, nous faisions beaucoup de shopping, ou alors elle m’aidait pour la musique de ma chorégraphie. Amy avait des dons pour mixer les musiques et vu qu’elle aimait bien me rendre service, elle me fit mon morceau. Et ce que je préférais chez elle, c’était qu’elle n’était pas jalouse du temps que je passais avec Josh, au contraire, elle me poussait à passer plus de temps avec lui. Mais, elle ne me bernait pas. Je savais très bien pourquoi elle agissait ainsi. Et mon instinct me disait qu’elle passait beaucoup de temps avec un garçon, dont j’ignorais l’identité, pour l’instant.
Pour ma danse, je m'entrainais à peu près tous les soirs après les cours, mais j’avais encore le temps de me perfectionner. Mon concours n’était qu’à la fin de l’année, au mois de mai, ce qui me laissait encore quatre mois pour me préparer. Mais je n’étais pas inquiète, enfin pas trop. Je travaillais dure et je savais que mon travail allait payer un jour.
*
Josh
Aujourd’hui, je rayonnais. C’était l’anniversaire d’Eleanor. Elle avait 18 ans, un âge qui représente beaucoup pour les humains, un âge où ils deviennent adultes. Et c’est pour cette raison que j’avais prévu une journée parfaite pour Eleanor.
Je m’approchais d’elle, son dos me faisant face et l’enlaçais dans mes bras. Je lui embrassai la joue alors qu’elle se resserrait contre moi.
- Bon anniversaire, Eleanor, lui chuchotai-je à l’oreille.
Elle se retourna et m’embrasa passionnément. Puis, je lui tendis son premier cadeau. Elle me remercia avec son splendide sourire que j’adorais et l’ouvris en déchirant l’emballage. Quand elle vit ce qu’il y avait dedans, ses yeux s’agrandirent.
- C’est… c’est, bégaya-t-elle tellement elle était émue, mon livre préféré signé par l’auteur. Mais comment t’a fait ?
- Ah, je ne révèle pas mes secrets.
- Mer…, fit-elle en m’embrassant encore une fois, les larmes aux yeux.
- Et, ce n’est pas fini, tu es à moi pour le déjeuner, dis-je en essayant ses larmes de bonheur.
- T’inquiète, je n’avais rien de prévu de toute façon, me répondit-elle en allant en cours car la sonnerie avait retenti quelques instants plus tôt.
Je rigolais face à sa remarque en partant de mon côté.
Chap. 7
Eleanor
Cet après-midi-là, Josh m’a prévu une surprise. Il m’emmena dans le parc de notre premier rendez-vous, ce qui me réchauffa le cœur, et nous nous assîmes près du petit pont. Puis, il sortit tout un attirail de plats et de nourritures, pour un pique-nique spectaculaire. Et je devais dire qu’il l’était. Tous les plats préparés par Josh, qui était assez bon cuisinier je devais l’avouer, était succulents. Puis, à la fin du repas, il sortit encore quelque chose de son sac, une boite noire bien fermée par un ruban rouge, qu’il me tendit.
- Bon anniversaire, me fit-il tout souriant.
- Encore ? Tu m’as déjà offert un cadeau ce matin, dis-je à la fois étonnée et reconnaissante en prenant celui-ci.
- J’aime bien te gâter et voir ce sourire sur ton visage, répondit-il.
Quand il me disait ce genre de choses, mon cœur fondait dans ma poitrine. Je me penchai pour l’embrasser, une chose que je ne me lassais jamais de faire.
- Je t’aime, chuchotai-je.
Son sourire s’élargit et il m’embrassa avec une vigueur renouvelée.
- Je t’aime Len, murmura-t-il à son tour.
C’est alors que tout dérapa. Tandis que nous nous embrassions, nous fûmes interrompus par un immense vacarme, comme une tempête qui se déclenchait alors que le ciel était bleu. Nous tournâmes la tête pour voir une brume se rapprochait de nous. Puis, petit à petit, la brume disparut, laissant un homme habillé tout de noir derrière elle. Josh réagit aussitôt.
- Eleanor, recule, fit-il avec une pointe de peur dans la voix.
Je fis ce qu’il dit, ne comprenant pas ce qu’il se passait.
- Tu… tu le connais ? demandais-je.
- Oui, malheureusement c’est mon père, répondit-il froidement.
- Reprend tes bonnes manières, mon fils, ce n’est pas comme ça qu’on présente son père à sa dulcinée, déclara l’homme.
- Père, va-t’en ! hurla Josh à celui-ci, qui se mit aussitôt à rigoler.
- Maintenant tu me donne des ordres. C’est le monde à l’envers. Tu devrais savoir que si je suis ici, c’est pour exécuter ma parole.
- Quoi ? Quelle parole ? lançai-je.
- Ah, ma chère Eleanor, tu n’aurais jamais du tomber amoureuse de mon fils. Il ne va t’apporter que malheur et tourment. Après tout, c’est dans notre nature.
- Votre fils n’est pas comme ça, rétorquai-je.
- Crois ce que tu veux, tu es aveuglée par l’amour, cracha-t-il. Mais cela ne va pas durer, tu vas venir avec moi dans mon royaume, loin de mon fils.
- C’est hors de question, hurla Josh se repositionnant devant moi pour me protéger.
- Oh mais tu n’as pas le choix, ce sera soit du plein gré de ta dulcinée, soit de force.
- Tu ne l’emmèneras pas, gronda Josh, rouge de colère.
Puis, Josh se transforma. Des ails lui poussèrent et ses vêtements changèrent en une armure noire. Je retenais un cri, mais je hoquetais de peur. Son père fit apparaitre des ails à son tour et une bataille commença entre eux. Une bataille que je voyais à travers des larmes d’impuissances face à ce qui se passait devant moi. Je ne voyais plus Josh. Il était parti avec son père, l’emmenant loin du parc pour le combattre. J’entendais les bruits au loin. Au bout d’un temps interminable, il revint, ses bras écorchés et son visage ensanglanté.
- Que s’est-il passé ? demandai-je en courant vers lui.
- J’ai réussi à renvoyer mon père dans son royaume, au prix de quelques écorchures, fit-il.
- Tu as des choses à m’expliquer. Tu… tu as des ailes ?
- Euh… oui. A vrai dire, je… je suis un dieu de la mort.
- Un… un dieu de la mort ? répétai-je, ébahie. Comme Thanatos ?
- Oui, mais je ne suis pas lui.
- Attend, il existe ? demandai-je.
- Non. En fait, il a été inventé après moi, répondit-il tout fier de lui.
- Oh arrête de te lancer des fleurs. Et ton père, c’est qui alors ?
- Le dieu des enfers.
- D’où le royaume, je vois, dis-je. Ça doit pas être facile de vivre avec lui, il est odieux.
- Et encore, c’était un de ces bons jours.
- Je préfère ne pas imaginer ce qu’il fait pendant ces mauvais jours.
- Vaut mieux pas, oui, fit-il avec un petit rire.
- Merci, chuchotai-je.
- Merci pour quoi ?
- Pour m’avoir protégé. Et m’avoir dit la vérité sur toi. Après tout, j’aurais dû m’en douter, tu es bâti comme un dieu. Mais il faudra quand même me laisser du temps pour m’y faire. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on apprend que son petit ami est un être mythique.
- Oui, je comprends. Mais sache que mon père reviendra, me prévint-il. Il n’est pas du genre à laisser tomber. On va devoir faire extrêmement attention.
- D’accord. Et on fait quoi du coup ?
- Premièrement, tu vas ouvrir ton cadeau. Et deuxièmement, tu vas devoir rester avec moi tout le temps. Je ne veux pas qu’il t’attaque alors que je ne suis pas là pour te protéger.
- Mais tu ne pourras pas être avec moi H24. Pour dormir, par exemple, et puis quand je suis avec Amy, rétorquai-je.
- Je suis désolé, mais on sera obligé, du moins pour un certain temps. Je ne veux pas te perdre, admit-il.
Je l’embrassai, pour lui dire à quel point je l’aimais et que moi aussi, je ne voulais pas le perdre.
- C’est d’accord, fis-je inquiète de ce qui allait se passer. J’ai peur, Josh, peur de ce que ton père peut nous faire, peut te faire.
- Hé, hé, c’est normal d’avoir peur. Tu aurais été bizarre sinon. Mais ne t’inquiète pas, je vais tout faire pour nous protéger.
- Tout est ma faute, hein ?
- Quoi ? Non, absolument pas. Mon père aurait trouvé un autre moyen pour me rendre malheureux, mais cette fois, je ne le laisserais pas faire.
A ces mots, je me blottis contre lui. Sa vie avait dû être horrible, mais il n’avait pas besoin de ma pitié car il n’était pas faible. Il était l’homme le plus courageux que je connaisse.
- On rentre ? fit-il.
- Allons chez toi, c’est peut-être plus sûr, proposai-je tandis qu’il acquiesça de la tête.
Chap. 8
Josh
Eleanor passait beaucoup de temps chez moi, à la fois parce que je lui expliquais ma vie de dieu de la mort et parce que j’avais fait protéger mon appartement. Elle s’accommodait petit à petit à ma nature de dieu, même si beaucoup de choses lui échappait car ma vie était compliquée à assimiler. Mais elle me comprenait mieux que personne et j’étais ravie de la chance que j’avais, de l’avoir pour moi alors qu’elle connaissait la vérité.
Compte tenu de la situation, Eleanor essayait de dormir dans mon appartement un maximum, même si ses parents n’acceptaient pas toujours. Parfois, nous dormions chez son père, où quelques fois j’étais invité et les autres fois où je passais par la fenêtre et me rendais invisible lors des visites surprises de celui-ci. Chose qui faisait flipper Eleanor la première fois que je l’avais fait. Maintenant, elle était un peu habituée. Nous n’allions pas chez sa mère, car elle s’était remariée, et Eleanor ne voulais pas les déranger. Je ne l’avais donc jamais rencontrée. Mais cela m’importait peu. Je prenais parfois de ces nouvelles.
- Comment va ta mère et sa famille ? lui demandai-je.
- Elle va bien, je pense aller la voir dans une semaine, pour son anniversaire de mariage.
- Tu sais que je vais devoir t’accompagner, lui rappelai-je
- Je sais, je l’ai déjà prévenue que tu venais. Et toi, ta mère, tu ne m’en parle jamais.
- Il n’y a rien à dire.
- C’est une déesse ?
- C’était, dis-je faiblement.
- C’était ? Oh, elle est morte. Comment ? Je pensais que les dieux ne pouvaient pas mourir.
- Normalement ils ne peuvent pas. Ils peuvent mourir en se tuant entre eux s’ils sont assez fort pour le faire. Ma mère était la déesse de la paix. Ça n’arrangeait pas tous les dieux qu’elle soit là. Alors un jour, quand les dieux eurent une violente dispute, ce qui arrive à peu près toutes les cinq minutes, ils étaient tellement en colère qu’ils la tuèrent. Elle fut tellement surprise qu’elle ne se défendit pas. C’est ce jour là où mon père perdu la raison. Je n’étais qu’un enfant à l’époque.
- À l’époque ? Mais tu as quel âge ?
- Euh… vaut mieux que tu ne sache pas la réponse, répondis-je peiné.
- Pourquoi ?
- Je suis assez vieux, mais mon corps fait 18 ans.
- Ouais, c’est compliqué, déclara-t-elle.
- Je suis compliqué, je suis un dieu. Encore je ne change pas d’avis tout le temps comme les autres dieux, je vis beaucoup avec les humains pour éviter ce comportement. C’est ce que tous les dieux me reprochent d’ailleurs. Il trouve que je deviens faible à vous côtoyer.
- Et qu’est-ce que tu en penses ? demanda-t-elle, la peur transparaissant dans sa voix.
- Que les humains nous apprennent beaucoup de choses intéressantes, répondis-je avec honnêteté. Et puis, si je vous côtoie, c’est que je vous aime bien.
- J’espère bien, rigolait-t-elle.
*
Eleanor
Une semaine plus tard, je me dirigeais vers la maison de ma mère, seule car Josh avait des obligations quant à son devoir de dieu de la mort. Il m’avait vaguement expliqué en quoi cela consistait mais il y avait des choses que je ne voulais pas savoir et donc il n’était pas entré dans les détails. Un peu de mystère ne fait de mal à personne, hein ?
Josh m’avait prévenu que ça ne devrait pas durer longtemps, une demi-heure tout au plus. Il m’avait presque supplié de venir avec lui, ne voulant pas me perdre de vue. Je voyais bien qu’il avait peur que quelque chose ne m’arrive, sachant que j’étais sans défense devant son père. Mais lui comme moi savions bien que c’était impossible que je vienne avec lui. Il m’avait donc laissé à regret.
J’arrivais enfin et fus accueillie par ma mère, une belle femme blonde qui restait le plus naturel possible.
- Len, comme je suis contente de te voir, me dit-elle.
- Moi aussi, maman, fis-je en l’embrassant sur la joue.
- Où est Josh ? me demanda-t-elle en souriant. Je voulais tellement le voir, à ta description il a l’air fabuleux, mais je veux en juger par moi-même.
- Maman, m’écriai-je. Il va arriver, il avait un truc à faire. Et quand il arrivera, tu le laisseras tranquille, pas d’interrogatoire, s’il te plaît.
- Oh, ça va. Je suis une mère après tout, se justifia-t-elle. Mais bon, rentrons.
Elle me dirigea vers la cuisine, où je trouvais Éric, son mari, qui cuisinait pour la fête de ce midi.
- Ravi de te revoir, Eleanor, fit-il de loin, s’occupant de ses fourneaux. Tu viens nous aider ?
- Oui, je peux pas vous laisser tout préparer, répondis-je.
- Bon, on va te laisser ici, pendant qu’on va installer la table dehors, dit ma mère à Éric avant de l’embrasser.
J’allais donc chercher la fameuse table qui était au sous-sol et l’apportais dans le jardin. Avec ma mère, nous entreprîmes de la monter, puis ajoutons les assiettes et les plats pour la décorer.
- Eleanor, tu peux aller chercher des bougies qui sont d…
Elle fut interrompue par une quinte de toux.
- Maman, ça va ? demandai-je, inquiète.
- Oui, oui.
Elle recommença à tousser, de plus en plus fort. Je voyais bien qu’elle m’avait menti. Elle n’allait certainement pas bien.
- Je vais te chercher des médicaments, lui dis-je.
Mais avant que j’aie pu partir vers la maison, elle se mit soudain à tousser du sang. Puis quelques secondes après, elle s’étala sur le sol.
- Maman ! criai-je en accourant vers elle.
Je la secouais mais elle ne bougea pas. Du sang coulait le long de sa mâchoire, m’inquiétant sur son état. J’attrapais mon téléphone et composais le numéro des urgences. Mais, une chose me stoppa.
- Eleanor, fit une voix surprise que je connaissais très bien.
- Josh, qu’est-ce que tu fais ici avec tes ailes ? Cache-les. Et… et aide moi. Ma… mère est malade, je ne sais pas ce qu’elle a.
- Len, est-ce que le nom de ta mère est Annabelle Adams ? me demanda-t-il soudain sérieux.
- Oui, comment tu le sais ? fis-je, étonnée.
- C’est la dame que je viens chercher, admit-il avec tristesse.
- Quoi ? Non, tu… tu ne peux pas, c’est ma mère, fis-je en pleurant.
- Je suis désolé, Eleanor, mais c’est comme ça.
- Non, je ne peux pas la perdre, pas maintenant. Qu’est-ce qui se passes si tu ne l’amène pas avec toi ?
- Je… je ne sais pas, j’ai toujours fait ce qu’on m’avait demandé.
- Ne la prend pas, s’il te plaît, le suppliai-je, les larmes pleins les yeux.
- Hé, hé, je ne vais pas la prendre, dit-il en me prenant dans ses bras.
- Qu’est-ce qu’on fait alors ? demandai-je d’une petite voix.
- Laisse-moi voir ce qu’elle a, d’accord ?
J’acquiesçais et il dirigea sa main vers le corps de ma mère. Une lumière illumina ma mère et l’enveloppa comme un cocon.
- Mauvaise nouvelle, me dit-il au bout d’un moment.
- Quoi ? fis-je, affolée.
- C’est l’œuvre de mon père. Il a empoisonné le cœur de ta mère avec la noirceur de l’enfer.
- C’est quoi ce truc ?
- Un truc que tu ne veux pas tester. On va devoir lui rendre visite si on veut sauver ta mère.
- Tu veux dire aux enfers ? déclarai-je, mes larmes s’étant taris.
- Oui, malheureusement.
- Et j’ai le droit d’y aller aux enfers ? Je ne vais pas, je ne sais pas, me décomposer ou un truc du genre ?
- Tu ne viens pas, dit Josh fermement.
- Hors de question, c’est de ma mère dont on parle. Ne mène pas mes batailles à ma place.
- Non, il va te tuer Len, et j’ai peur de ne pas pouvoir le stopper, fit-il en me regardant de ses yeux brillants.
Je m’approchais de lui et lui pris la main pour le rassurer.
- Eh, il suffit juste qu’on reste ensemble, lançai-je.
- Ça ne suffira pas, rétorqua-t-il.
- Je sais, mais tu n’as pas le choix, ripostai-je d’une voix ferme.
Chap. 9
Josh
Étant en Dieu, je pus facilement nous faire entrer en enfer, dans les deux sens du terme. Eleanor ne savait pas ce qui l’attendait, cependant moi si. C’est pour cette raison que je ne voulais pas qu’elle vienne. Mais étant têtue comme une mule, elle avait voulu me suivre dans l’aventure la plus dangereuse de sa vie. J’avais quand même réussi à lui faire promettre de rester près de moi, et le plus souvent, derrière moi. Ce monde regorgeait des pièges et de ténèbres et je ne voulais pas y tomber par inadvertance.
Nous continuâmes à avancer à travers ce royaume de chaleur et de souffrances que nous ressentions à chaque pas. Nos forces et énergies s’affaiblissaient au fur et à mesure que nous avancions vers le palais au loin. Celui-ci était fait d’onyx et resplendissait de pouvoir. Il me rappelait trop de souvenirs, la plupart douloureux. Mais je me forçais à continuer.
Au bout d’un certain temps, nous arrivâmes enfin à la porte, gardée par Owen, notre chien des enfers. Il nous laissa passer lorsqu’il reconnut mon odeur. J’avais l’habitude de jouer avec lui à chaque fois que je venais ici. Il fut déçu que je manque à mes obligations mais ne nous suivit pas pour autant. Il avait dû sentir l’importance de ma visite.
Je guidais Eleanor, qui fut secouée par sa rencontre avec Owen, elle ne devait pas avoir l’habitude de voir un chien aussi grand, vers la salle du trône. Où, bien sûr, mon père nous attendait, paisiblement assis sur celui-ci.
- Len, reste derrière moi, fis-je, mes yeux fixés sur mon père.
- As-tu peur de moi, mon garçon ? me demanda ce dernier avec un sourire sournois.
- Répare ce que tu as fait, lui dis-je sans tenir compte de sa question.
- Et pourquoi ferais-je une chose pareille ?
- Parce que je te le demande, répondis-je sereinement.
- Je ne crois pas, non, déclara enfin mon père. Je t’avais prévenu de ne pas sortir avec cette humaine. Elle nous rend faible et…
- Non, l’interrompis-je hors de moi. Eleanor ne m’a jamais rendu faible, au contraire avec elle, je me sens plus fort, comme si…
- Tu es aveuglé par l’amour, voilà tout.
- Et toi, aveuglé par ton deuil. Mais ça fait plus de cinq millénaires que maman est morte, je t’en prie laisse-la partir, dis-je honnêtement.
- Je sais que ça a dû vous faire beaucoup de mal de perdre votre femme, la douleur que vous avez ressentie, je n’ose même pas l’imaginer, mais si ma mère meurt, son mari va ressentir la même souffrance que vous. Voulez-vous vraiment l’infliger à quelqu’un d’autre ? demanda Eleanor de sa douce voix.
- Je…
- Et puis, pensez à votre fils, ce qu’il a ressenti. C’était sa mère. Il tenait à elle autant que vous. Il ressent la même peine que vous, continua-t-elle en s’avançant.
Je la laissais faire, uniquement parce qu’elle avait cet air déterminé sur son visage. Je restais tout de même sur mes gardes, au cas où mon père décidait qu’il ne voulait plus nous voir.
- Perdre sa mère, c’est juste horrible. Voulez-vous vraiment que je vive ça ? finit-elle par dire
- N… non, fit mon père d’une voix cassée par la perte d’un être cher.
Mon père revivait la mort de ma mère. Je le voyais dans ses yeux. Alors je m’approchais et le pris dans mes bras, chose qui surprit mon père. Je n’avais pas l’habitude de montrer mon affection à celui-ci. Nous ne le faisions jamais.
- Hé, je suis là, lui chuchotai-je.
C’est alors qu’il fit une chose complètement inattendue. Il pleura. De chaudes larmes mouillaient mon T-shirt tandis que mon père laissait enfin lâcher sa peine. Je savais qu’il s’était résolu à relâcher ma mère, pour pouvoir enfin trouver la paix, pour tous les deux.
- Merci, dit-il à l’attention d’Eleanor, une fois ses larmes taris. Je vais te rendre ta mère. Mais un jour, elle mourra et je ne pourrai rien y faire.
- Merci, j’aurais quand même passé plus de temps avec elle et je vais chérir ces moments, lui répondit-elle.
- Merci, père, fis-je à mon tour.
- Tu avais raison, fils, lança celui-ci en retour. Garde l’humaine près de toi, elle est pleine de surprises.
- Oh oui, murmurai-je pour moi-même.
Je vis mon père sourire et compris qu’il m’avait entendu. Puis, je pris la main d’Eleanor et nous reprîmes notre périple au cœur des enfers jusqu’à la sortie.
J’étais assez surpris par la tournure des événements. Je m’étais imaginé me battre avec mon père pour pouvoir arriver à nos fins. Mais rien de tout cela n’était arrivé. Cela s’était mieux passé que prévu. Et j’en étais ravi.
*
Eleanor
Une fois arrivée chez ma mère, accompagnée de Josh, je la vis avec Eric dans la cuisine en train de travailler, comme si rien n’était arrivé. Peut-être avait-elle oublié ? Je l’espérais pour elle.
- Maman, comment vas-tu ? fis-je en allant l’embrasser.
- Tout va très bien, chérie. Mais où es-tu passé ? me demanda-t-elle. Tu étais ici avec moi et la seconde d’après, je ne te trouvais nul part. Je t’ai appelé, j’étais inquiète.
- Je… je, fis-je prise au dépourvu.
- Eleanor est venue me chercher, déclara Josh. Son téléphone n’avait plus de batterie, je crois.
- Oui, désolée d’être partie aussi vite maman et de t’avoir fait peur, ajoutai-je.
- Ne t’en fait pas, tu es là maintenant. Les invités sont arrivés. Il ne reste plus que vous.
Puis, elle nous mena vers la table où nous saluâmes les invités. Nous passâmes un bon moment, dégustant les délicieux plats qu’Éric avait préparé pour nous. Et comme promis, je chéris ce moment passé avec ma famille et Josh.
Chap. 10
Eleanor
La fin d’année était enfin arrivée. J’avais passé mon concours de danse et attendais les résultats, impatiente et un tantinet stressée. Mais j’avais déjà une victoire a fêté : j’avais obtenu mon diplôme de lycée. Fini le lycée, bientôt l’université. Mais d’abord, il y avait la fête et les vacances. Des vacances que j’allais passer avec Josh, à travers le monde. Il me l’avait proposé afin que je comprenne mieux son monde et le lien qu’il avait avec le mien. Et j’avais hâte !
- Hé, à quoi penses-tu ? demanda Josh qui se tenait à côté de moi.
- À nos vacances et aux résultats du concours de danse, lui répondis-je.
- T’inquiète, ils vont te prendre, c’est obligé. Et puis, de toute façon, je te suivrai ou que tu ailles.
Je l’embrassais pour lui témoigner mon amour. Il me rendit mon baiser avec passion. Nous fûmes interrompus par Amy qui était accompagné de son petit copain, Louis, qui était le meilleur ami de son frère. Je compris alors pourquoi elle ne pouvait pas m’en parler. Elle avait dû demander la permission à son frère, et ça n’a dû être chose facile.
- Amy, comment vas-tu ? fis-je.
- Merveilleusement bien, me répondit celle-ci.
- Je suis content de l’apprendre. Alors avec Louis, c’est sérieux ?
- Oui, dit-elle en rougissant. Je… je crois que je l’aime, fit-elle en chuchotant.
Un grand sourire envahit mon visage. Amy sourit à son tour, puis parti voir Louis, qui était allé lui prendre une boisson.
- Je ne m’y attendais pas, me dit Josh. Je pensais juste qu’elle nous laissait du temps à deux.
- C’est parce que tu ne la connais pas comme moi, lui répondis-je.
- Ça, c’est sûr, rigola-t-il.
Puis, de la musique retentit. Les gens autour de nous se mirent à danser, ou plutôt à se déhancher.
- Viens, me dit Josh en me tendant sa main.
J’acceptais et main dans la main, nous dansâmes à notre tour. Je posais ma tête contre son épaule et n’écoutant pas la musique mais les battements de son cœur, je me laissais bercer par Josh.
*
Josh
Ce soir-là, j’étais assis avec Eleanor dans son canapé devant un film d’action. Elle se tenait tout contre moi et je sentais son doux parfum envahir mes narines. Et à vrai dire, j’étais plus concentré sur elle que sur le film. Enfin, c’était avant que son père ne fasse son apparition dans le salon.
- Len, dit celui-ci. Une enveloppe pour toi.
Eleanor réagit immédiatement et se dirigea vers son père. Elle arracha l’enveloppe et l’ouvrir avec empressement. Je vis ses yeux bouger aussi vite qu’ils pouvaient et son visage prit une toute autre expression.
- J’ai… j’ai été prise ! fit-elle hystérique en me sautant dans les bras. Josh, j’y crois pas. J’ai été prise !
- Je le savais, lui répondis-je en plantant un baiser sur ses lèvres.
- Je t’aime Josh, déclara-t-elle.
- Je t’aime Len.
Et je me rendis compte que c’est la première fois que je vivais cela. C’était la première fois que je tombais amoureux et j’avais l’impression que ça allait durer pour l’éternité.
Fin
Crédit Photos : Pinterest
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