Chapitre Quarante et un.
- Par qui on commence cette fois ? demanda Mr Dirk lors de notre session en groupe.
- Je l'ai fait la dernière fois, je passe mon tour, lui dis-je en croisant les bras sur ma poitrine.
- Je veux bien commencer, fit soudain Cody.
- On t'écoute alors, déclara le docteur Dirk.
- Ben était l'un de mes meilleurs amis, comme vous le savez déjà. Mais j'ai l'impression que ce n'est pas le seul que j'ai perdu. J'ai perdu un peu du Logan que je connaissais car depuis, il a perdu sa joie de vivre et ça nous a tous affecté. (Logan le regarda d'un air surpris mais attentif, comme s'il venait de se réveiller). J'ai perdu un peu d'Amber, une fille qui a chamboulé nos vies depuis qu'elle est arrivée ici. (Là, c'était à mon tour de le dévisager, prise de court par ses mots). Et surtout, j'ai perdu un peu d'Ellie, cette personne vraiment importante pour moi, qui me donne envie de vivre, de rire, de pleurer, de crier parce que j'aime cette personne de tout mon cœur.
- Cody… fit celle-ci d'une voix tremblante.
- Non, Ellie, ne m'interrompt pas, s'il te plaît. (Il s'avança et s'agenouilla devant elle). Ellie, je t'aime. Et ce depuis que je te connais. Je sais qu'on a eu des hauts et des bas mais jamais je ne renoncerais à toi. Jamais. Même quand tu te fais du mal. J'ai un peu de mal avec ça, comme tu le sais, (ils furent prit d'un rire nerveux), mais je ne veux pas te perdre. Tu veux bien me pardonner ?
- Te pardonner de quoi ? demanda-t-elle soucieuse.
- De n’être pas assez bien pour toi, la plupart du temps, d'avoir haussé le ton l'autre jour, mais surtout de ne pas avoir été là pour toi cette semaine, expliqua-t-il en plongeant son regard dans celui d'Ellie.
On pouvait voir l'amour qu'ils se vouaient l'un à l'autre juste en observant leurs yeux. Un amour si fort qu'Ellie ne savait pas quoi répondre. Elle n'arrêtait pas d’ouvrir et de fermer la bouche, sans qu'aucun mot n’en sorte. J'aimerais tellement connaître ça. Toutefois, mon sentiment de culpabilité m'en empêchait encore.
Puis, étant muette, Ellie embrassa Cody, ce qui surpris tout le monde, a commencé par le jeune homme. Il l'a pris dans ses bras et l'embrassa de plus belle. Cela me fit un effet bizarre, à la fois chaud au cœur et comme si on me poignardait dans le dos. Je me retournai vers Logan, qui me dévisageait à son tour. J'aurais tellement voulu connaître ses pensées à cet instant.
- Euh… Cody, Ellie, s'il vous plaît, s'exclama enfin le docteur Dirk en se raclant la gorge.
- Pardon, s'excusa Ellie en s'écartant de Cody. Il faudra qu'on parle, chuchota-t-elle dans l'oreille de celui-ci.
- Qu-quoi ? bégaya-t-il.
- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te mordre, dit-elle en riant.
- Je pense qu'on va finir la séance maintenant, lança Mr Dirk. Méditez sur les mots de Cody, ces premiers mots, hein ! Je ne veux pas de bisous pendant la session de groupe, compris ?
- Oui, oui, répondit d'une petite voix Cody.
J'entendis une chaise faire du bruit et me tournais vers le son pour voir Logan partir, sans demander son reste. Cette fois-ci, c'est lui qui s’en allait et moi qui restais assise comme une idiote. Peut-être avais-je eu tort de m'enfuir, la dernière fois ?
- Tout va bien, Amber ? me demanda Ellie, interrompant le fil de mes pensées.
- Je ne sais pas trop, mais ça ira, enfin je l'espère, lui répondis-je sincèrement.
*****
Chapitre Quarante-deux.
- Allez ! Allez ! Vous devez vous remettre en forme, dit donc ! s'écria Mr Bones, notre professeur de sport. Bon, le second groupe, approchez. Ça va bientôt être votre tour.
Étant dans le second groupe, je me mis sur la ligne de départ, échauffant mes muscles. Mr Bones avait choisi le 3x500 pour ce trimestre, et ce n'était guère facile. J'avais pris un bon petit déjeuner en prévision, mais maintenant que je sentais ma nourriture torturer mon ventre, je me fis la réflexion que je n'aurais peut-être pas dû manger autant. J'espérais juste que je n’allais pas vomir. Ça serait la honte.
Quelqu'un me bouscula, et lorsque je me retournai, je vis Logan.
- Excuse-moi ! s'exclama celui-ci, comme un étranger.
Puis, il prit place sur le départ et quand le professeur siffla, il partit comme une fusée. Au bout d'un tour de 250m, j'en pouvais plus. Je me sentais mal et j'avais des frissons dans le dos. Cependant, je continuais à trottiner, réduisant mon allure petit à petit pour alléger le problème. Cela ne fonctionna pas !
- Amber, tout va bien ? me demanda un Logan essoufflé en se mettant à la même allure que moi.
- Oui, oui, ça va, lui répondis-je.
- On ne dirait pas. Tu es toute pâle.
- J'ai toujours été pâle.
- C'est vrai, admit-il. Mais là, c'est encore pire.
- Je crois que j'ai trop mangé ce matin, avouai-je.
- En effet, ce n'était pas un choix judicieux.
Soudain, je fus prise d'un vertige et eus du mal à respirer. Je me sentis tanguer alors que le sol était plat et droit. Je parvins à ne pas tomber grâce à l'intervention de Logan qui s'était arrêté de courir pour me rattraper par le bras.
- Mr Bones, Amber ne va pas bien. Est-ce que je peux l'emmener à l'infirmerie ?
- Oh, comment te sens-tu, Amber ? me demanda-t-il lorsqu'il arriva à notre niveau.
- Pas très bien, arrivai-je à articuler.
- Okay, emmène-la, tu as raison. Veux-tu que je fasse un mot ? proposa le professeur. Pour votre prochain cours ?
- Prévenez juste qu'on est allé à l'infirmerie. Cela devrait suffire, déclara Logan.
- Très bien.
Puis, Logan, me portant à moitié, m'entraîna vers l'infirmerie. Mon estomac se tordait dans mon ventre, et je signalai à Logan de ralentir. Il m'approcha d'une poubelle tandis que je tremblais de la tête au pied. Il enleva sa veste et me la posa doucement sur les épaules afin de me réchauffer. C'est alors que je régurgitai mon repas pendant que Logan me tenait les cheveux. J'en mettais de partout. Bref, c'était l'horreur !
- Ça va mieux ? me demanda le jeune homme en me caressant le dos une fois que j'eus fini.
Je hochai la tête, toujours penchée au-dessus de la poubelle et m'y accrochant comme si ma vie en dépendait. Il était tellement gentil de faire ça pour moi alors que j'avais tâché sa veste.
- Je suis désolée, parvins-je à dire d'une voix enrouée. Je suis désolée pour ta veste.
- Ce n'est rien, me répondit-il avec un petit sourire. Allez viens ! Je t'emmène à l'infirmerie où tu pourras te reposer.
- Mer-merci, dis-je d'une minuscule voix.
- Ne t'en fais pas, fit-il. Je suis là pour toi.
Mais je l'entendis à peine. Et crus que j'avais rêvé lorsque les ténèbres se refermèrent sur moi et m’enveloppèrent dans le noir.
*****
Chapitre Quarante-trois.
- Tu nous as fait une belle frayeur hier, pendant le cours de sport, me dit Ellie en s'approchant d'une table de la cafétéria.
- Oui, je m'en suis fait une aussi, lui répondis-je.
- Tu as l'air d'aller mieux, je suis contente. Qu'a dit l'infirmière ?
- Que j'avais mangé un truc que mon corps n'arrivait pas à digérer et qu'avec le sport, cela m'avait trop fatigué alors je me suis évanouie, lui expliquai-je sans trop entrer dans les détails.
- Waouh ! Et Logan ?
- Quoi Logan ?
- Il n'est pas resté jusqu'au bout ? me demanda-t-elle, curieuse.
- Si, il était là avec moi quand je me suis réveillée. Et je crois bien qu'il m'a tenu la main pendant que je dormais.
- Oh vraiment ! Alors vous êtes réconciliés ?
- Non, murmurai-je tristement.
- Oh, je suis désolée Amber. Je vois bien à quel point ça te rend triste et moi je te parle de lui et je te renvoie le bonheur que je partage avec Cody à la figure. Quelle amie je fais !
- Oh non, Ellie. Ne t'en veux pas ! Ce n'est pas ta faute. C'est moi qui aie tout gâché entre Logan et moi. C'est moi la fautive. Et il faut que j'en assume les responsabilités. Même si ça fait mal.
- À mon avis, tu devrais aller lui parler, au moins pour mettre les choses au clair, me conseilla-t-elle.
- Je sais pas si j'en aurais la force, avouai-je en soupirant.
- Je suis sûre que tu l'as, dit Ellie en me prenant la main. Tu dois juste la trouver. Et je vais t'aider.
- Oh…
Je fus interrompue par l'arrivée de Cody, qui venait saluer Ellie avant de rejoindre Logan, à l'autre bout de la cafétéria.
- Hey, comment vas-tu Amber ? me demanda le jeune homme.
- Ça va, lui répondis-je en jetant des regards en direction de Logan.
- Bien, je suis content pour toi, dit-il.
- Tu pourras dire à Logan que j'ai nettoyé sa veste, s’il veut la reprendre.
- Pas de soucis. Je lui transmettrais le message.
- Pourquoi reste-t-il là-bas ? lança Ellie.
Je voulais l'embrasser à ce moment tellement elle avait lu dans mes pensées. Je brûlais de poser cette question mais ne voulais pas passer pour une pimbêche devant mes amis en la disant à voix haute. Alors je l'avais pensée très fort et pour une fois, ça avait marché.
- Il ne voulait pas gêner, admit Cody.
- Cody ! s'exclama la jeune fille.
- Okay, d'accord, il veut te donner un peu d'espace pour réfléchir, avoua-t-il en me regardant. Et sache que, même s’il va me tuer de te l'avoir dit, depuis votre dernière dispute, il a arrêté la drogue.
Il me surprit par ses mots, moi qui croyait dur comme fer qu'il avait trouvé réconfort dans la drogue et qu'il n'abandonnerait pas ça pour moi encore une fois. Cela du se voir sur mon visage car Cody poursuivit en disant :
- Et oui, tu as beaucoup d'effets sur lui. Et malgré tout ce qu'il dit, je suis sûr qu'il t'aime encore.
- Merci Cody, mais j'en suis pas si convaincu, déclarai-je.
- Comme vous êtes têtus, tous les deux, soupira-t-il en s'en allant. À plus tard.
- À plus tard, nous fîmes en cœur avec Ellie.
- Tu vois, je te l'avais dit, fit la jeune fille. Il ne te reste plus qu'à lui avouer tes sentiments et je suis sûre qu'il te pardonnera.
Je me retournai vers la table des garçons et observai Logan qui me regardait à son tour. Nous nous dévisageâmes pendant quelques minutes avant qu'il ne détourne son attention vers Cody.
- Je ne pense pas que ça soit si facile. Et puis, regarde, j'ai même besoin d'un messager pour lui parler, répliquai-je.
- Oui, parce que vous avez trop peur de vous parler face à face. Prend ton courage à deux mains et lance-toi. Tu me remercieras après.
- C'est plus facile à dire qu'à faire ! rétorquai-je en haussant les épaules.
*****
Chapitre Quarante-quatre.
Assise côte à côte en cours de philosophie, Ellie et moi réfléchissions au sujet proposé : "Faut-il vraiment tout pardonner à son prochain ?". N'aimant vraiment pas cette matière, je m'enfonçai dans mon siège et attendis qu'Ellie ait une idée. Mais rien ne nous vint.
- Je suis nulle à ça, me plaignis-je.
- C'est le sujet qui est dur, me rassura-t-elle. Bon déjà comme tout sujet de Philo, le grand I est oui, le grand II est non et le grand III : ça dépend.
- Au moins ça de fait, rigolai-je.
- Oui, mais on n'a plus beaucoup de temps, me fit remarquer la jeune fille aux cheveux noirs de jais.
- Oui, bah la seule idée que j'ai est que ça dépend de ce qu'autrui a fait. Son degré d'erreur en quelque sorte. S’il a fait un petit truc c'est plus facile à pardonner qu'un truc gros qui nous a blessé.
- Je vais le noter !
- Bon, maintenant on va mettre en commun, fit Mme Nigel, notre professeur de philosophie.
- Euh, on n'a pas grand-chose, chuchota Ellie. On est mal si elle nous interroge.
- Elle ne sera guère étonnée de ma part !
Mme Nigel ne nous interrogea pas, ce que nous appréciâmes beaucoup, Ellie et moi. Néanmoins le cours n'était pas encore terminé et nous devions encore espérer ne pas passer. Je retins mon souffle et priant fort pour ne pas parler.
- Logan, que peux-tu nous dire sur le sujet ? fit tout à coup la professeur.
- Euh... Je peux vous dire mon plan, si vous voulez, répondit celui-ci inquiet.
- Vas-y !
- Donc, grand I : on peut pardonner à autrui si on l'aime vraiment. Grand II : on ne peut pardonner des choses qui ne peuvent être pardonné. Grand III : le pardon est une chose difficile qui vient de nous.
- Très bien, le félicita Mme Nigel.
- Mais nous sommes tous humain, nous faisons tous des erreurs. Et nous ne devrions pas être jugé là-dessus.
Tout le monde se retourna pour voir qui avait parlé et tous les regards convergèrent vers moi. Je n'avais même pas remarqué que j'avais pris la parole mais je continuai sur ma lancée pour faire entendre mon point de vue.
- Après tout, dans la bible, Dieu accorde son pardon à tous, non ?
- Pas à ceux qui ont commis un des sept péchés capitaux, répliqua Logan.
- Je suis sûre que si, rétorquai-je à mon tour.
- Parce que tu as lu la bible, toi ?
Cela me mit en colère. Je ne fis pas attention aux remarques de Mme Nigel et restais concentrer sur Logan pour répliquer encore une fois.
- Non, mais on peut bien pardonner à une personne qui a agi en pensant faire bien.
- Pas si elle agit égoïstement.
- Quoi ? J'ai... elle n'a pas agi égoïstement. Elle pensait protéger une personne qui a été blessée par la mort de son ami. Et puis, cette personne aussi a été affectée par cette mort !
- Tout le monde a été affecté, c'est ce que cette personne ne comprend pas ! cria Logan à son tour avec fureur. Et tant que cette personne ne le comprendra pas, il n'y aura pas de pardon.
- Ça suffit, tous les deux. Dans le bureau du directeur, maintenant, rugit Mme Nigel. Et je ferais un rapport.
Je rangeai mes affaires avec rage et me précipita à la suite de Logan dans le couloir pour rejoindre le bureau du directeur du centre. "C'est parti pour une leçon de moral" pensai-je.
*****
Chapitre Quarante-cinq.
- Puis-je savoir pourquoi vous vous êtes disputés en plein cours ? demanda M. Friedman, le directeur du centre.
- On s'est laissé envahir par nos émotions, lui expliquai-je, un tantinet stressée par la situation.
Je ne m'étais jamais retrouvée dans le bureau d'un directeur pour cette raison. Et cela ne me réconfortait pas. Au contraire, je ressentais une grosse angoisse à l'idée d'être ici. Je n'avais jamais eu de problèmes avec qui que ce soit, jusqu'à maintenant.
- Et pourquoi ? reprit-il d'une voix forte.
- Disons qu'on a quelques problèmes personnels à résoudre, Amber et moi, fit Logan, plus à l'aise dans ce bureau que moi.
- Et bien sûr, vous avez jugé utile de le faire en classe, devant Mme Nigel.
- Ce n'était pas prémédité, répliquai-je.
- Mais vous l'avez fait quand même. Ne contrôlez-vous pas vos émotions ?
- Pas toujours monsieur, dit Logan en croisant les bras sur son torse. Nous sommes des ados. Vous l'avez bien été un jour, non ?
Je fus choquée par son audace. Mais que lui prenait-il pour parler comme ça au directeur ? Il voulait se faire renvoyer ? Me détestait-il à ce point ?
- En effet, Mr Reyes. Mais contrairement à vous, j'évitais de me retrouver dans ce genre de situations, si vous voyez de quoi je parle. Et faite attention à votre comportement. Vous avez été sage pendant quelques mois et vous voilà de retour. Je suis un peu déçue quand même. Je pensais que vous aviez changé.
- J'ai changé ! s'exclama celui-ci.
- Alors que faites-vous dans mon bureau ? (Logan ne répondit pas). Oh, je vois. L'amour nous fait faire d'étranges choses, n'est-ce pas !
Le silence se fit dans la salle, pesant et lourd de sous-entendus. Qu'entendait le directeur par là ? Connaissait-il notre relation avec Logan ? Je fus interrompue dans mes réflexions par Mr Friedman, qui continua son speech.
- Votre punition, car il y en a une, sera de faire le ménage dans tous le centre, tous les après-midi pendant deux semaines. Cela vous apprendra à me répondre. Et réglez vos problèmes sans plus tarder. Que je ne vous revoie plus dans mon bureau. J'ai assez de choses à faire.
- Monsieur, quelle punition ai-je ? demandai-je d'une petite voix.
- La même, voyons !
- Quoi ? Mais c'est injuste ! Je ne vous ai pas répondu.
- Ne le faites-vous pas à présent ?
Cela me ferma mon clapet. Ça m'apprendra à répliquer. Mais quelle idiote je fais !
- Allez, ouste ! Du ballet ! J'ai des choses plus importantes à faire que de gérer des adolescents pleins d'hormones, fit le directeur avec impatience.
*****
Chapitre Quarante-six.
Une fois sortie du bureau, Logan me dévisagea attentivement. J'essayais de deviner son expression mais elle restait neutre. Puis, il se détourna et commença à partir. Toutefois, le directeur avait raison sur un point qui me revint à l'esprit : nous devions régler quelques problèmes, lui et moi.
- Logan ! criai-je pour attirer son attention. Attends ! Je dois te parler.
- Oui, je t'écoute, dit-il une fois revenu sur ses pas.
- Je m'en veux, tu sais, de ce qui nous arrive. Et je sais que la mort de Ben nous a tous affecté. Elle t'a plus affecté que moi. Mais j'ai été aveuglé par une culpabilité que je n'avais pas le droit de ressentir. J'étais obnubilée par les dernières paroles que Ben m'a adressé. Et je sais que ce n'est pas une excuse mais…
- Quoi ? m'interrompit-il.
- Quoi quoi ? fis-je sans comprendre.
- Que t'a dit Ben ?
- Que je vous avais volé à lui, Cody, Ellie et toi. Qu'il n'avait plus personne sur qui compter, pas même sa famille. Et qu'il ne voulait pas guérir à cause de ça.
- Quoi ? Je ne savais pas, Amber ! Et moi qui t'aie accusé de mentir…
- Mais j'ai menti, j'ai caché la vérité, je la cache tout le temps. Parce que j'ai peur. Je suis une peureuse et une égoïste.
- Je ne t'ai traité d'égoïste que parce que tu m'avais fait du mal et que j'étais en colère.
- Mais tu avais raison !
- Non, tu es la personne la plus loyale et la plus gentille que je connaisse. Tu essaies tout le temps d'aider les autres et tu as beaucoup de compassion. Mais tu ne peux pas aider tout le monde, surtout ici. Les gens se referment sur eux-mêmes et ont du mal à s'ouvrir lorsqu'ils sont ici. Et j'ai été aveuglé moi aussi. Par Ben.
- Quoi ? C'est ridicule ! C'était ton ami, normal que tu aies du faire ton deuil. Ce n'était pas un aveuglement. Et je n'aurais pas dû t'en empêcher.
- Arrête de raconter des bêtises ! Jamais tu n'aurais pu m'en empêcher, voyons.
- Crois-tu qu'on va pouvoir surmonter sa mort ? demandai-je soudain.
- Je pense qu'avec le temps, oui. Ça va être dur mais ce n'est pas insurmontable.
- Je l'espère. Car je ne veux pas te perdre. Et même si je t'ai déjà perdu, qu'on s'est blessé mutuellement à cause de tout ça, je t'aime encore. Et ce n'est pas des paroles en l'air. Je n'ai jamais aimé personne comme ça avant toi. Je suis folle de toi et te voir loin de moi, me rend malade. J'imagine que j'ai accumulé les mauvaises choses ces derniers temps et que je suis toujours un peu perdue, même beaucoup, mais je suis sûre de ce que j'éprouve, avouai-je en baissant les yeux.
J'entendis Logan se rapprocher et il leva doucement mon menton pour que je plonge mon regard dans le sien. Cela m'avait manqué. Ses yeux ambrés étaient si magnifiques à cet instant.
- Je n'avais aucune idée de ce que tu ressentais. Je suis désolé de t'avoir tourné le dos. Je t'aime Amber. Si tu savais combien je t'aime. Je n'ai jamais voulu qu'on se sépare. Et te voir souffrir m'était insupportable. Ça l’ait toujours.
- Alors qu'est-ce qu'on fait ? le questionnai-je.
- Ça, répondit-il avec son sourire en coin si caractéristique.
Puis, il se pencha et m'embrassa passionnément. Des papillons s'envolèrent dans mon ventre et je fondis dans ses bras. J'étais enfin à ma place, auprès de l'homme que j'aimais plus que tout. Et je me dis que tout allait s'arranger. Car je savais dorénavant que l'amour que nous avons pourrait nous aider à aller mieux et à être heureux.
*****
Chapitre Quarante-sept.
3 semaines plus tard.
- Alors, prête à partir ? me demanda Logan, assis sur mon lit.
Je fermai ma valise, enfin finie et m'assis à côté de lui en reprenant mon souffle.
- Oui, je suis prête. Cet endroit va me manquer quand même, fis-je.
- À moi aussi, mais on reviendra, me promit-il.
Pendant ces trois semaines, beaucoup de choses avaient changé. Logan et moi avions renforcé notre amour et cela nous avait permis de progresser dans notre maladie, jusqu’à être autorisé à partir. Je n'en revenais toujours pas. J'avais passé tellement de temps ici, dans ce centre.
- Allez, il est temps de partir ! lança ma mère qui était venue me chercher.
- Je dois dire au revoir avant, précisai-je.
- Amber !
- C'est important, maman. J'ai quand même passé la moitié de l'année ici. Tu ne peux pas attendre de moi que je parte comme ça, rétorquai-je.
- Okay, mais fait vite, s'il te plaît !
- Oui, promis, fis-je en la serrant dans mes bras.
- Elle n'aura pas à le faire, on est tous là ! dit une voix féminine très familière.
- Ellie ! m'écriai-je en accourant vers elle. Tu vas tellement me manquer. Je viendrais te voir tout le temps !
- Toi aussi, tu vas me manquer. Mais les infirmières et les docteurs m'ont dit que je pourrais bientôt sortir aussi.
- C'est génial ! Tu pourras retrouver Cody !
- Oui ! Il n'a pas pu venir, il avait un match de foot aujourd'hui, expliqua la jeune femme.
- Oui, il m'avait prévenue. En tout cas, tu es magnifique, lui dis-je.
Elle avait recommencé à manger à chaque repas, en petite quantité bien sûr. Mais c'était un énorme progrès pour elle et j'en étais ravie. Les choses s'arrangeaient pour tout le monde. Puis, Ellie s'écarta et derrière elle, se trouvaient le docteur Parish et sa nouvelle petite amie Kate Morse.
- Oh, Steve. Merci pour tout ce que vous avez fait. Et pour votre accueil surtout !
- Avec plaisir !
- Et aussi pour toutes ces sorties incroyables ! ajoutai-je avec un grand sourire.
- Si tu veux en refaire, appelle moi ! me proposa-t-il.
- Merci à vous aussi, dis-je à Mme Morse. Merci pour votre aide à tous les deux.
J'avais les larmes aux yeux et j'arrivais difficilement à les contenir. Je les enlaçais tous dans un gros câlin groupé qui restera dans ma mémoire à tous jamais. Car c'est grâce à ce petit groupe de personnes que je suis celle que je suis aujourd'hui, et que j'ai réussi à surmonter ma maladie. Je leur en serais toujours reconnaissante.
- Tu vas aller au lycée alors ? demanda Steve.
- Oui, dans le même que Cody et Logan, le Eastside High School.
- Tu commences quand ? fit Kate.
- Dans une semaine, à peu près.
- Bonne chance ! me dirent-ils l'un après l'autre.
- Merci !
- Bon, il est temps de partir maintenant, lança ma mère. Tu veux bien nous aider avec les valises, Logan.
- Oui, bien sûr. Une nouvelle vie commence, me chuchota-t-il à l'oreille.
Je me mis à rire sans retenue et bientôt je fus rejoins par Logan et Ellie. Oui, une nouvelle vie allait commencer, pleine d'opportunités et d'expériences. Et pour une fois, je me sentais prête à affronter le monde qui m'entourait parce que je n'étais plus seule et je n'avais plus peur. Mon souhait s’était enfin réalisé.
*****
Chapitre Quarante huit.
2 mois plus tard.
- Tu ne peux pas savoir comment ça me fait plaisir que tu sois là, dis-je à Ellie en me dirigeant vers mon casier.
- Ça fait deux jours que tu me dis ça, je pense que j'ai compris, répondit-elle.
- J'ai le droit de montrer ma joie, non ?
- Oui, fit-elle en me donnant une gentille tape sur l'épaule.
Je déposais mes affaires dans les étagères devant moi et pris le livre de mon cours suivant sur l'histoire du moyen âge.
- Oh regarde qui est là ! Ne serait-ce pas nos jolies copines ?! lança Logan dans mon dos en m’enlaçant.
- Si, répondit Cody en allant près d'Ellie. Les plus belles filles du bahut.
- Oh, quel flatteur ! rétorqua Ellie.
- Je ne dis que la vérité !
Et ils s’embrassèrent passionnément tandis que je me tournais vers Logan.
- Alors, prêt pour une petite session d'histoire ?
- Pas du tout. C'est barbant de parler de gens morts. Mais comme tu vas être à côté de moi, je vais pouvoir supporter cette torture.
- Oh, comme c'est charmant ! m’exclamai-je.
- Bah, je suis ton prince charmant alors je me comporte comme tel, rigola-t-il.
- Donc tu viendras sauver ta princesse quand elle en aura besoin, ça veut dire. Je retiens ! rigolais-je à mon tour.
- Et oui !
Je posais mes lèvres sur les siennes et me laissais envahir par les sensations que son baiser me procurait. Néanmoins, nous fûmes interrompus par la sonnerie.
- On se retrouve à la cafétéria, lança Cody qui partait de son côté avec Ellie pour leur cours de mathématique.
- À plus tard, les saluai-je en prenant la main de Logan dans la mienne.
Oui, rien ne pouvait aller mieux qu'en cet instant. J'étais avec tous mes amis et la vie reprenait son court. Je me sentais comblée comme jamais auparavant et je savais sans l'ombre d'un doute que ça continuerait ainsi malgré quelques hauts et bas. Tel est la vie et j'y reprenais goût avec les personnes que je chérissais le plus au monde.
Fin.
*****
Notes de l'auteur
Mes inspirations pour cette fiction viennent de plusieurs choses :
en premier, de la série américaine The Red Band Society qui m’a donné l’intrigue principale
en second, la chanson Life is worth living de Justin Bieber qui m’a donné le titre car c’est le message que je voulais envoyé à travers cette fiction
en troisième, Teen Wolf qui m’a donné le nom du médecin d’Amber qui reprend celui du personnage de la série Jordan Parrish
Je tiens à préciser que je ne suis pas experte en maladie ou trouble du comportement. Il se peut que ce que je dis ne soit pas vrai ou en tout cas, n’en soit qu’une partie. J’ai essayé de faire de mon mieux pour que ça soit aussi vrai que possible.
Merci
Crédit Photos : Pinterest
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