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Fiction - A Tale of Pirates Partie 10


Chapitre 46

Naia


Ça y est ! C’était arrivé. La vérité avait enfin éclaté et je souffrais, j’avais peur lors que je vis le visage de Dylan se décomposer. Les gens réagissaient mal lorsqu’ils apprenaient la vérité. Leur opinion sur moi changeait du tout au tout. Soit ils me regardaient comme un monstre car je possédais d’énormes pouvoirs. Soit ils voulaient en abuser, comme Barbe Noire.

Dylan secouait la tête comme s’il ne voulait pas y croire. En même temps, je le comprenais, j’avais bien caché mon secret. Je n’avais utilisé mes pouvoirs que peu de fois et seulement lorsqu’il était absolument utile que j’en abuse. Je les avais utilisés pour les sauver de la déshydratation, pour faire avancer le bateau plus rapidement, pour guérir quelques blessures et pour sauver Dylan de la noyade. Je ne les avais jamais employés entièrement, dans toutes leurs puissances. Mais ça ne saurait tarder.

Je pouvais voir le dépit sur le visage du jeune pirate. Je l’avais déçu, je le voyais bien. Il devait sûrement croire que je ne lui avais pas fait confiance, cependant ce n’était pas ça. C’était un secret que j’avais gardé depuis toute petite, ma propre carapace. Ce n’était pas que je ne lui faisais pas confiance, au contraire, je pourrais lui donner ma vie. Seulement dire à quelqu’un qu’on est une demi-déesse, ça a des conséquences. Que j’allais payer maintenant. Je le savais bien. Surtout que Barbe Noire, le pirate le plus puissant et redouté, était présent pour prendre mon sang. Et oui, il avait des pouvoirs spéciaux lui aussi. Il pouvait rendre la vie à qui en abusait. C'est pour ça que je m'étais cachée toute ma vie, que j'avais fuis Barbe Noire.

Seulement, il m'avait retrouvé. Comment ? Ça je ne le savais pas. Mais je m'en fichais. Il voulait mon sang, alors qu'il vienne. Je n'allais pas lui rendre la tâche facile. Il dut le voir dans mon regard, car il sortit son sabre et s'approcha lentement de moi. Mon épée en main, je le jugeai. Je ne pouvais pas gagner en me battant à la loyal, car il ne pouvait mourir. Alors je décidai de sortir le grand jeu.

J'attaquai la première. Le vieux pirate fut surpris par mon initiative et cela me donna l'avantage de le repousser. Puis, j'appelai l'eau à moi. Il était temps de laisser libre cours à ma magie. Bien que Barbe Noire ne pouvait mourir, j'étais sûre qu'il pouvait facilement se fatiguer. Alors je lui envoyai un puissant jet d'eau en pleine poitrine. Il ne s'y attendait pas et fut projeté au loin. Toutefois, il se releva vite. Et je réitérai mon attaque. Encore et encore et encore, changeant d'assauts. J'altérais entre rayons, vagues, geysers et tourbillons. Cependant, il se redressait toujours. Rien ne le mit KO.

Heureusement, j'avais une botte secrète. Le trident m'appelait toujours mais de plus en plus véhément. Il me criait de l'utiliser, de libérer son pouvoir. Je savais que c'était l'œuvre de mon père, qu'il voulait que j’aie recours sa magie pour me sauver. Alors je lançai une nouvelle attaque contre Barbe Noire, qui l'envoya valser à l'autre bout du temple et me ruai vers l'objet. Dès que je touchai le trident, je ressentis la force de la magie de mon père. Cela pulsait en moi, brûlant d'être libéré. Alors je fis ce que Poséidon souhaitait et lâchai toute la puissance de l'objet sur Barbe Noire.



 


Chapitre 47

Dylan


Je n'avais jamais vu ce genre de magie. Même si au début j'avais été abasourdie par ce que mon père avait révélé, je le fus encore plus lorsque je compris que Naia était puissante. Qu'elle s'était retenue pendant tout ce temps. Qu'elle s'était cachée par peur de mon père, par peur de ce qu'on dirait. Or, maintenant, elle s'était enfin libérée de ses chaines. Et elle se déchainait.

Le trident dans sa main droite, elle invoqua toute la puissance des océans. Les eaux répondirent à son appel et s'enroulèrent autour de son corps. C'était magnifique et terrifiant à la fois. Elle était si puissante ! Puis, elle envoya tout sur mon père. Depuis des heures, il avait essuyé vents et marais qu'elle lui jetait à la gueule. Et il restait toujours intact. Cette fois-ci ne fit pas exception non plus. Il se releva, tant bien que mal, et je vis que je n'avais pas tout à fait raison. En effet, on pouvait apercevoir du sang couler de son nez. C'était la première fois qu'un signe de fatigue apparaissait. Il leva le bras et constata qu'il était blessé. J'imaginais que ça devait le rendre dingue. Il n'aimait pas perdre, encore moins montrer de la vulnérabilité.

C'est alors que tout changea. J'aurais dû me rendre compte de son manège car il ne faisait que jouer avec la jeune femme. Alors qu'elle déversait tout son pouvoir, il attendait juste qu'elle s'épuise avant d'attaquer à son tour, lorsqu'elle serait au plus bas. Barbe Noire chargea Naia et en quelques instants, il lui enleva le trident des mains. Lorsque ce dernier tomba, un énorme bruit résonna dans la salle. C'était comme un son de défait.

Mais mon père avait oublié une chose. J'étais toujours là. Et bien que cela m'avait pris du temps de me ressaisir, je n'allais pas le laisser blesser une des seules choses qui comptait énormément pour moi. Il en était hors de question. Il avait déjà brisé trop de choses auxquelles je tenais, je n'allais pas le laisser recommencer. Je m'élançai vers lui et fit barrage avec mon corps et mon arme.

- Tu ne fais pas le poids, fiston, me cracha mon père à la figure.

- Je ne te laisserais pas la toucher ou lui faire du mal.

- Comme c'est honorable, mais on sait bien tous les deux que tu es trop faible.

Soudain, il tourna son épée et envoya valser la mienne dans un seul et même mouvement. J'étais désarmé. Naia était au sol, blessée. Nous étions en très mauvaise posture. Il fallait un miracle pour que nous nous en sortions vivant.

- Ah, ça fait du bien de savoir qu'on a atteint son but, hein fils. Lorsque Davy Jones m'a dit qu'il me fallait juste une goutte de ton sang, chère Naia, pour revenir à la vie, c'était le plus beau jour de ma vie. Enfin, jusqu'à aujourd'hui. Car c'est aujourd'hui que je vais pouvoir revenir sur terre, et pas comme un mort-vivant, petit cadeau de ce cher Davy lorsqu'il m'a vu misérable comme j'étais aux portes de l'enfer. Bien que, je dois bien avouer, j'apprécie beaucoup le fait de ne pas pouvoir mourir. Mais la faim et la soif que je ressens constamment m'empêche de savourer cet avantage-là.

- Davy Jones ? fut tout ce que Naia réussit à dire.

- Oui, tu as bien entendu. Tu sais, il n'apprécie pas beaucoup de faire le sale boulot de ton paternel Naia. Alors pour se venger, il m'a gentiment demandé de te tuer.

- Il veut se venger parce qu'il s'occupe des morts ? je demandai.

- Que ceux morts en mers, fiston. Ce n'est pas un travail très marrant, répondit-il. Mais ça sert bien mes intentions. Alors, j'étais ravi d'accéder à sa requête. Maintenant, vous allez mourir tous les deux. J'aurais dû te tuer plus tôt Dylan. Si j'avais su que tu allais me mettre des bâtons dans les roues, je n'aurais pas hésité.

Puis, il s'avança vers nous, son épée dans une main, la mienne dans l'autre. Nous étions fichus. Nous ne pouvions nous défendre sans arme. Je me plaçai devant Naia, pour la protéger, mais je savais que c'était vain. Il allait me tuer en premier puis finirait par la jeune femme. Et il reviendrait à la vie et terroriserait le reste du monde. J'avais échoué lamentablement.

C'est alors que j'entendis un cri. On aurait dit un hennissement. Quelques instants plus tard, je voyais un cheval ailé se dirigeait vers nous. Un resplendissant et tout de blanc vêtu pégase. Mais oui, les pégases étaient les fils de Poséidon. Il avait dû l'appeler pour nous sauver, enfin sauver Naia.

Le cheval ailé se jeta sur mon père et le rua de coups de sabots, me laissant le temps d'attraper Naia et de l'éloigner.

- Sale canasson, fit Barbe Noire.

Sauf que je n'avais pas prévu que mon père se défasse du pégase. En même temps, pour ma défense, c'était un cheval mythique et je pensais qu'il était assez fort pour vaincre mon père. Malheureusement, ce dernier était un fantôme et ne voulait pas mourir facilement. Non, au contraire, il prit ses armes et les enfonça dans les flancs du pégase, de chaque côté. Le cheval poussa un cri de détresse et s'effondra sur le sol.

Naia hurla en retour et se précipita vers son frère. Je la retins juste à temps, mon père attendant justement qu'elle se laisse aller. La jeune femme pleura dans mes bras, souffrant de voir un ami mourir pour elle. Elle était trop vulnérable pour faire face à mon père alors je pris les devants et m'empara du trident qui était resté au sol. Une décharge électrique m'envahit de toute part. J'avais l'impression de brûler de l'intérieur. Mais je ne lâchai rien, arma mon bras et projeta l'arme sur mon père. Il eut juste le temps d'envoyer un projectile avant de se faire épingler au mur du temple.

Néanmoins, le projectile était en fait un poignard. Et il atteint Naia, qui s'était dégagé de mon étreinte, en pleine poitrine. Du sang se mit à couler le long de sa chemise. Surprise, elle regarda l'arme, puis moi. Je vis la peur se refléter dans ses yeux. J'étais trop surpris pour réagir. Puis, elle s'effondra sur le sol.

- NOOOON, fis-je en me précipitant pour la rattraper. Non, non, non, non, non. Naia, reste avec moi, s'il te plait.

Je la suppliais mais rien n'y faisait. Je voyais ses yeux se fermaient tout doucement, alors qu'elle luttait pour rester avec moi. Je la tenais dans mes bras, les larmes dévalant mes joues. Elle ne pouvait pas mourir, et encore moins comme ça. Non, elle devait rester avec moi, car j'avais besoin d'elle. Parce que je l'aimais.



 


Chapitre 48

Naia


Je ne savais combien de temps s’était écoulé avant que je ne me réveille. Une lueur bleutée scintillait derrière mes paupières. Mon côté curieux prit le dessus et ouvrit mes yeux. J'étais allongée dans un endroit splendide. On aurait dit que j'étais entourée d'eau, illuminée par un soleil invisible. Du sable se trouvait sous moi. J'essayai de me relever, mais une douleur intense m'en empêcha. Je regardais ma poitrine. Au niveau de mon cœur, je pouvais apercevoir une immense cicatrice. Cela me fit un électrochoc. Les souvenirs que ce qu'il m'était arrivé m'apparurent. Mais oui, j'avais reçu le poignard du père de Dylan en plein cœur. Alors qu'est-ce que je faisais ici ? Étais-je morte ?

Des pas résonnèrent dans le lointain. Pourtant, je ne voyais âme qui vive. Que se passait-il, bon sang ? Le bruit se rapprocha de plus en plus, jusqu'à ce qu'un homme, de grande stature se tienne devant moi. Il était grand et majestueux, comme dans mes souvenirs. Ces cheveux noirs comme l'encre ressemblait au mien. Ses yeux étaient de la même couleur que la mer qui nous entourait.

- Père, le saluai-je.

- Naia, me sourit-il.

- Quel est cet endroit ? je lui demandai.

- Mon royaume.

- Alors, je ne suis pas morte ?

- Tu es en train de mourir, et nous n'avons pas beaucoup de temps. Je t'ai emmené ici pour te guérir, mais seulement si tu travailles avec moi.

- Comment ça ? fis-je, n'ayant pas tout compris.

- Je suis en mesure de te sauver, mais seulement si tu te bats pour vivre.

Je hochai la tête, à la fois pour lui signifier que je comprenais et pour lui dire que je tenais à ma vie. Après tout, j'avais Dylan et mes amis pirates. Mais il restait le problème de Barbe Noire.

- Davy Jones travaille avec Barbe Noire pour..., commençai-je à lui expliquer mais il me coupa.

- Oui, je sais. Je me suis occupé de Davy Jones. Mais j'ai besoin de toi pour tuer Barbe Noire. Tu as mon trident, tu peux t'en servir pour le contrer.

- J'ai essayé mais il est trop fort.

- Tu es plus puissante que lui, ma fille, me dit-il d'une voix encourageante. C'est juste que ça fait tellement longtemps que tu refoules tes pouvoirs que tu n'en as pas conscience.

Il avait raison. Je le savais. Je m'étais protégée toute ma vie, et c'était une des conséquences qui en avait découlé. Mais je ne savais pas comment faire autrement. Je ne pouvais concevoir que j'avais autant de magie en moi. Seulement, il allait falloir le croire. Il allait falloir que je reprenne confiance en moi si je devais vaincre Barbe Noire.

- Et Dylan ? Il a touché ton trident. Que va-t-il lui arriver ?

- Rien. Enfin, il ressentira les effets du trident encore un moment. Ça se résumera à quelques brûlures, des sensations de tiraillements, mais rien de bien important.

- Mais normalement, seul un descendant de Poséidon peut le toucher, je contrai.

- Oui, je le sais très bien, c'est moi qui aie dicté cette règle. Et comme je l'ai créé, je peux la changer. Ce jeune homme a pris le trident dans la seule intention de te sauver des griffes de son père. Je ne pouvais pas le punir pour ça, m'expliqua mon père.

Un immense soulagement s'empara de moi. J'avais toujours su que Poséidon tenait à moi, mais cela faisait du bien de le voir en action. Alors je me jetai dans ses bras et le serrai contre moi de toutes mes forces. Il me rendit mon étreinte tout en me caressant les cheveux.

- Merci, je lui chuchotai.

- Je m'en veux de n'être pas tout le temps là pour toi, m'avoua-t-il. Mais...

- Je sais. Tu as un royaume à gérer et c'est plus important.

- Tu es toute aussi importante.

A ces mots, des larmes de joie embuèrent ma vision.

- Tu es là maintenant, et c'est tout ce dont j'avais besoin.

Il s'écarta un tantinet de moi, plongeant son regard d'océan dans le mien.

- Il est temps, déclara-t-il. Prend mon trident et laisse-toi faire.

Je hochai la tête. J'étais prête. Je pouvais le faire. Je devais le faire. Car c'était la seule solution. Barbe Noire devait mourir afin que je recouvre ma liberté.



 


Chapitre 49

Naia


La première chose que je sentis fus un corps tremblant contre le mien. Je n'arrivais pas à ouvrir mes paupières et ma poitrine me faisait un mal de chien. J'essayais de bouger mais mes membres étaient en coton. Je ne parvins qu'à lever un tout petit peu mon bras. Mais cela suffit à faire réagir la personne à côté de moi.

- Naia ? fit une voix apeurée. Naia !

Je pus peu à peu ouvrir mes yeux pour découvrir Dylan, des larmes dévalant ses pommettes. Le jeune homme était mal en point. Il avait la peau toute rougie et calcinée, sûrement l'après coup d'avoir tenu le trident de Poséidon. Mon père m'avait dit que ce n'était pas des blessures importantes, mais malgré tout, ce n'était pas beau à observer. Toutefois, je devais être dans un état similaire. Je le perçus sur le visage du jeune homme. Je voulus me remettre debout mais je n'y arrivais pas. C'était trop douloureux. Dès qu'il vit que je pouvais bouger, Dylan m'aida à me redresser et me prit dans ses bras.

- Oh mon dieu, j'ai eu tellement peur, me chuchota-t-il. Je croyais que je t'avais perdu.

- Mon père m'a ramené.

- Quoi ?

- J'ai vu mon père.

- Poséidon ?

- Lui-même, fis-je en rigolant devant l'air ahuri du jeune homme.

- Il va falloir que je m'y habitue, à tout ça. Il va falloir qu'on en parle d'ailleurs. Parce que j'ai plein de questions.

Je comprenais. Je lui avais caché qui j'étais réellement. Et j'étais heureuse qu'il le prenne aussi bien.

- Oui, mais pour l'instant, on doit s'occuper de ton père, je déclarai.

A ces mots, il me prit le bras et me releva. J'avais un peu de mal à garder mon équilibre, n'étant pas totalement rétabli de ma blessure. Dylan me soutint et m'amena près de son père qui était toujours épinglé au mur du temple par le trident de Poséidon.

Je m'emparai de ce dernier, déchant Barbe Noire qui s'effondra sur le sol. Puis, je laissai l'objet m'envahir de son énergie. Mon père m'avait bien dit de laisser faire le trident. Il allait m'apporter la force de vaincre le pirate. Une odeur iodée m'envahit tandis que la puissance de l'eau se déchaina.

- Dylan, éloigne-toi, je lui criai par-dessus le bruit des vagues.

Ce dernier courut se mettre à l'abri tandis que les flots tourbillonnaient autour du trident. Soudain, ce dernier resplendit de mille feux et étincela dans tout le temple. Barbe Noire le regardait, bouche bée. La peur se lisait sur son visage. Pourtant, il me faisait toujours face. Il s'avança vers moi, le sabre prêt à attaquer. Mais je ne lui en laissai pas le temps. Je brandis le trident et le jeta sur lui, emportant les flots dans son sillage. La force du trident et de l'eau se fracassa sur lui, et l'instant d'après, il ne restait du pirate plus qu'un amas de poussière.

Tout à coup, la force me quitta et je tombai à terre, épuisée. Dylan courut vers moi et me rattrapa dans ses bras.

- Naia, Naia, fit-il désemparé.

- Je vais bien, je le rassurai. Je suis juste fatiguée. Le trident m'a pris toutes mes forces.

- Oh, j'ai cru...

- Je sais.

Je posais ma tête sur son torse et me laissai aller. Tout ça était enfin terminé. J'allais pouvoir vivre une vie simple, sans avoir à me cacher, sans devoir réprimer mes pouvoirs. Cependant, pour le moment, tout ce que je voulais faire était de rester dans les bras confortables de Dylan, de me laisser bercer par lui et les battements de son cœur. Car même si nous avions gagné, je m'en fichais. Tout ce qui m'importait était qu'on était tous les deux vivants. Et je m'endormis contre lui, dans ses bras.



 


Chapitre 50

Dylan


Nous étions retournés sur le bateau, mon équipage, Naia et moi. La jeune fille dormait toujours, sous l'étroite surveillance de Morgan tandis que Kevin m'examinait à l'infirmerie. J'avais énormément de brûlures et une drôle de sensation était enfouie en moi et ne voulait pas partir. Je commençais à croire que prendre le trident avait eu ces effets. Une fois enduit de pommades et de bandages, j'allais m'installer près de Naia. Cela faisait une dizaine d'heures qu'elle somnolait profondément. Mais elle le méritait. Elle nous avait tous sauvé !

J'avais enfin dit la vérité à mon équipage, que j'étais le fils du pirate le plus redoutable, Barbe Noire. Je leur avais tout dit, ce qu'il s'était passé sur l'île des dieux, ce que Naia avait accompli, qui elle était et que si quiconque lui voulait du mal, il aurait affaire à moi. Ils avaient tous étonnement bien réagit, surtout Morgan. Parce qu'il connaissait la vérité. Il avait su à la fois pour la jeune fille et pour moi, ayant trouvé le nom du bateau lors d'une réparation. Il m'avait annoncé qu'il s'en fichait, que j'avais gagné son respect et qu'il se foutait de qui m'avait élevé. Ça m'avait touché.

Dorénavant, on ne m'appelait plus Dylan, mais Capitaine Teach. Ça faisait bizarre, de prendre le nom de mon père, sachant que je l'avais haï toute ma vie. Mais au moins, il n'y avait plus de secrets entre mon équipage et moi.

- Dylan, fit la voix ensommeillée de Naia.

- Oui ? dis-je en me rapprochant d'elle.

- Où est-on ?

- Sur le bateau.

- Oui mais où ?

- On est parti de l'île des dieux, et on navigue un peu par hasard, je ne sais pas vraiment où nous sommes. J'ai laissé Ondine à la barre, je lui expliquai.

- Et le trident ? demanda-t-elle.

- Je l'ai laissé là-bas. On n'a pas besoin de ça. J'ai déjà trouvé mon trésor.

- Ah oui ? me sourit-elle, comprenant où je voulais en venir.

- Absolument. Naia, je t'aime. Je t'ai aimé dès la première fois que mes yeux se sont posés sur toi et que tu m’as tenu tête.

- Bien, fut sa seule réponse.

Attendez, quoi ?

- Comment ça, bien ?

- Bien, parce que je t'aime aussi, idiot, rigola la jeune fille.

Ah, je préférais. En réponse, je me penchai vers elle et lui donnai un baiser fougueux. J'aurais bien voulu l'approfondir un peu plus, mais entre ses blessures et les miennes, ce n'était pas possible. Alors je me forçai à me détacher d’elle.

- Alors comme ça tu es une demi-déesse avec des pouvoirs incommensurables ?

- Oui, répondit-elle avec une petite voix.

- Et tu peux contrôler l'eau ?

Elle hocha la tête.

- Parce que Poséidon, le dieu de la mer, est ton père ?

Elle hocha encore une fois la tête.

- Que peux-tu faire d'autres ?

- A part tenir un trident et faire bouger des navires ? Je peux voir l'avenir, parfois, déclara-t-elle.

- Oh, je trouve que c'est déjà beaucoup. Que te disent tes visions ?

- Oh, ça change à chaque fois. A vrai dire, la dernière remonte à notre première rencontre. Je nous ai vu ensemble tous les deux, heureux et attendant un heureux évènement.

- Oh mon dieu, tu t'es vu enceinte de moi ?

J'étais carrément choqué.

- Hmm, hmm.

- Whaou ! Je comprends mieux ta réaction lorsque tu m'as vu alors, je lui dis.

- Ouais, ça faisait beaucoup à encaisser, surtout que je ne te connaissais pas.

- Mais c'était le destin qu'on se rencontre, déclarai-je.

- Sûrement, en effet.

- Et tu sais quoi ?

- Non, mais tu vas me le dire, fit-elle avec un sourire.

- Dès qu'on sera rétabli tous les deux, je ferais tout mon possible pour que ta vision devienne réalité, j'annonçai très sérieusement.

Parce que si j'étais sûr d'une chose, c'était de ça. J'aimais Naia de tout mon cœur. Et je me voyais mal faire ma vie sans elle. Je voulais fonder une famille avec elle, vivre des centaines d'aventures à bord du Queen Anne's Revenge avec elle à mes côtés. Parce qu'elle était devenue mon monde, ma vie, mon trésor.


FIN



 


Notes de l’auteur

Tout d’abord, cette histoire m’est venue des inspirations suivantes : Pirates des Caraïbes, La carte des confins de Marie Reppelin, et Percy Jackson (notamment le tome 2 - La mer des monstres, de Rick Riordan).

Les noms des personnages n’ont pas été choisis au hasard. Ils ont tous un rapport avec la mer ou l’eau.

NAIA - « vagues ou écumes de mer » en basque

ONDINE - « flot, vague » en latin

DYLAN - « grande mer » en gallois, demi-dieu et fils de la mer selon la mythologie galloise

MORGAN - « enfant de la mer » en breton

Bien que les pirates ne s’expriment pas dans ce langage qui fait très récent, j’ai voulu l’écrire ainsi car je n’avais pas les connaissances suffisantes et parce que je trouvais que cela se prêtait à l’histoire et aux personnages.

Merci d’avoir lu ma fiction jusqu’au bout.




Crédit Photos : Pinterest


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