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Fiction - A Tale of Pirates Partie 7


Chapitre 31

Naia


Dylan était bien amoché. Il avait des ecchymoses sur tout le corps, le nez en sang et il tenait ses côtes comme si elles étaient cassées. Ce qui devait sûrement être le cas. Je lui tendis une main et l'aidai à se relever, tandis que de l'autre, je tenais la torche. J'avais réussi à utiliser la pierre solaire pour faire un feu grâce à un rayon lunaire. J'étais toujours aussi surprise que ça ait marché !

Puis, une fois sûre que le jeune homme n'allait pas s'écrouler au sol, je me tournai. Et ce que je vis m'empli d'effroi. Devant nous se tenait une horde de monstres, tous plus moches les uns que les autres. Ils avaient des griffes au bout de leurs mains, des énormes yeux globuleux, et surtout, leurs chairs se décomposaient sous nos yeux. C'était épouvantable ! Ils ressemblaient à des...

- Zombies, m'écriai-je.

- Oui, malheureusement, fit Dylan à côté de moi.

- Ils sont vraiment horribles, et beaucoup trop nombreux.

- Mais on n'a nulle part où courir, remarqua le jeune homme.

Et merde ! Pardonnez-moi mon langage mais nous étions dans une mauvaise posture. Je savais que pour tuer un zombie, il fallait le décapiter, mais nous n'étions que deux avec chacun un sabre. Ils allaient tous nous manger avant qu'on ait pu en éliminer plus de dix. Il ne nous restait plus que notre feu sacré. Cependant, est-ce que les zombies craignaient le feu ? Après tout, il faisait nuit quand ils étaient apparus. Et comme par magie, les flammes du volcan n'étaient plus là pour nous aider.

- A trois, on se dirige vers l'eau, dis-je à Dylan.

- Euh... la dernière fois, j'ai coulé.

- Et je t'ai sauvé !

- Un point pour toi, déclara ce dernier.

- Attention, je suis en train de te battre à pleine couture.

- Rien que pour ça, tu perds un point.

- Tu ne peux pas, je répliquai.

- Qui a dit que je ne pouvais pas reprendre mes points ?

- Moi, fis-je légèrement agacée.

- Exactement, donc tu as un point en moins.

Grrr, ce qu'il m'énervait. Autant j'adorais ces baisers, autant parfois je le détestais lui.

- Trois ! m'écriai-je soudain.

Je jetais ma torche sur les zombies et pris mes jambes à mon cou.

- Quoi ? Mais où est passé un et deux ? m'interrogea-t-il alors qu'on se ruait vers l'étendue d'eau.

- J'ai décidé de les sauter et d'aller droit au but.

- Ah ouais, tu ne te ferais pas une petite vengeance personnelle là ?

- Pas du tout.

Bon, ok, j'avais clairement menti. Mais comprenez-moi, il me tapait sur le système. Alors j'avais décidé de lui clouer le bec en disant trois directement, mais ça n'a pas eu l'effet escompté.

Une fois dans l'eau, je me retournai pour voir si mon idée avait effectivement fonctionné. Le feu avait pris une envergure énorme, tandis que les zombies se débattaient dans les flammes. Certains étaient tombés et ne se relevaient pas. D'autres arrivaient à survivre même avec des étincelles sur tout le corps. Les survivants se dirigeaient vers nous. Merde, s'ils atteignaient le rivage, ils pourraient noyer le feu. Alors, je sortis de l'eau et allai à leur rencontre, le sabre en main. Dylan ayant compris mon intention, me suivait de près. Mais il était mal en point alors je préférais m'en occuper moi-même.

Je laissai ma rage m'envahir et je ne fis qu'une bouchée des zombies restant. J'avais mis dans mes gestes toute la haine que je ressentais contre mon bourreau, contre ma situation, contre la vie que j'avais mené cachée. Et ma lame était en parfaite harmonie avec moi, tranchant gorge après gorge jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. A part deux âmes épuisées et à bout de force.



 


Chapitre 32

Naia


Même si j'étais éreintée, je laissais Dylan dormir tandis que je surveillais les environs, comme il l'avait fait pour moi. Nous étions restés sur la plage, profitant de l'air frais et des bruits des vagues. Cela m'apaisait, surtout avec mon coup d'éclat avec les zombies.

Mon corps brûlait de toucher le jeune homme, comme lors de notre étreinte dans l'eau. Mais je me retins et observai son beau visage sous le clair de lune. Je devais me rendre à l'évidence. Dylan m'attirait et ceux depuis la première fois où j'avais posé le regard sur lui. Mais le problème restait la vision que j'avais eu de nous deux. J'avais appris à prendre soin de moi toute seule, je ne connaissais pas la vie à deux. Je m'en sortais bien par moi-même, je ne pensais pas avoir besoin de quelqu'un d'autre. Car pour moi, être en couple signifiait prendre soin de l'autre, et je ne savais pas comment j'allais réagir à ça. Ayant passé toute ma vie seule, enfin jusqu'à ce que je rencontre les pirates, je tenais à mon indépendance.

Une lueur me tira de mes pensées. On aurait dit un coquillage qui reflétait les rayons de la lune. Je me levai et me dirigeai vers le bord des vagues. Au sol se tenait une pierre parfaitement ronde et transparente, qui scintillait d'un éclat blanc. C'était magnifique. Je la ramassai et retournai là où j'étais assise. Nous avions enfin accompli notre mission. Il ne restait plus qu'à retourner sur le bateau.

Je décidais de laisser Dylan tranquille et de lui dire pour la pierre lorsqu'il serait réveillé. Il n'avait pas besoin d'écourter sa nuit juste pour savoir que nous avions réussi à trouver l'objet magique. Donc, je me mis à l'examiner avec attention, afin de voir comment la pierre réagissait face à la lune, ou lorsqu'elle était privée des rayons. Je la sentais bourdonner sur ma peau, sa magie réagissant avec la mienne. C'était comme si elle voulait communiquer avec moi, sauf que je ne comprenais pas ce qu'elle voulait me dire.

J'étais tellement dans mes pensées, que je ne remarquai pas que Dylan s'était réveillé.

- Tu as trouvé la pierre ? dit-il en se redressant et en se penchant pour mieux observer l'objet que je tenais dans mes mains.

- Oui, elle est apparue au bord des vagues, déposée par la mer comme un coquillage, je lui répondis.

- Et bien sûr, j'ai raté ça.

- Oui, fis-je en rigolant.

Il se joint à moi et nous commençâmes à rire de bon cœur. Parfois, j'oubliais comment il était simple de rire, surtout quand j'étais avec le jeune pirate.

- Bon, on rentre ? J'aimerais partir de cette île au plus vite.

- Je ne peux qu'être d'accord avec toi.

- Tu peux répéter ? Tu as dit que tu étais d'accord avec moi ? C'est tellement rare, me taquina-t-il.

- Ahah, lui répliquai-je en lui donnant un coup de coude gentilé dans le bras, là où il n'avait pas trop mal.

Je l'aidai à se lever et on essaya de trouver un chemin pour sortir de la crique. Nous n'en trouvions aucun. Il n'y avait pas de sortie. Comment allions-nous faire ?

- Naia, regarde, me dit Dylan.

Je me tournai dans la direction qu'il pointait pour découvrir le navire au loin. Une chaloupe voguait dans notre direction. Nos amis nous avaient retrouvés. Nous allions finalement pouvoir partir de cette île. Enfin !



 


Chapitre 33

Dylan


Je n'ai jamais été aussi ravi de retourner sur mon navire. L'île des survivants nous avait testé plus durement que nos autres destinations. Dès que je mis un pied sur le pont, Kevin s'empara de moi pour m'amener à l'infirmerie. J'étais si content de voir ma famille vivante, que je ne pipai mot. Morgan était avec lui et me surveillait du coin de l'œil, sûrement parce qu'il croyait que j'allais repartir à la barre. Cependant, j'avais bien trop mal pour ça. C'était dire la douleur que je ressentais.

- Que vous est-il arrivé ? demanda Morgan, aidant Kevin à cautériser mes plaies.

- On a couru vers une falaise pour échapper aux flammes, mais on est tombé sur des zombies, je lui racontai.

- Des zombies ? fit Kevin, choqué par ce que je venais de dire.

- C'est moins pire que ce que j'ai dû affronter, déclara Ondine, qui venait d'arriver.

La jeune femme blonde avait le bras dans un bandeau et des cicatrices sur le visage et les jambes. Je compris qu'elle s'était cassée le bras et qu'elle avait affronté un danger bien différent du nôtre. Je l'interrogeai avec mon froncement de sourcils.

- Je suis tombée sur des araignées géantes.

- Oh mon dieu, s'écria le guérisseur, la peur sur son visage.

- C'était après les flammes. J'ai couru vers la mer, là où nous avions abordés. Des araignées m'attendaient et j'ai dû m'enfuir dans une grotte afin qu'elles ne puissent pas me suivre. Seulement certaines ont réussi à passer. L'une d'elle m'a mangé un bout de bras.

- Ouais, c'était pas très beau, ajouta Kevin.

- Et toi, Morgan ? demandai-je à mon meilleur ami.

En entendant ma question, il rougit. C'était très bizarre. Je ne l'avais jamais vu s’empourprer avant. Jamais.

- Euh, je suis resté avec Kevin. On a couru pour échapper au volcan et on est tombé sur une plage magnifique. Des jeunes femmes étaient là, elles chantaient. Elles avaient de très belles voix.

- Des sirènes ? coupa Ondine.

- Oui, mais on s'est vite rendu compte qu'elles n'avaient aucun effet sur nous, continua Morgan.

- Comment ça ? je l'interrogeai.

- Euh... parce que je ne suis pas attiré par les femmes, fit mon meilleur ami d'une petite voix. Pour tout vous dire, je suis attiré par Kevin.

- Et moi, par lui, rougit ce dernier.

Wow, je n’y étais pas attendu. Mais j'étais heureux pour eux. S'ils avaient trouvé l'amour ensemble, je ne pouvais qu'être enthousiaste. Je souris à mon meilleur ami, pour lui dire que peu m'importait qui il aimait, j'étais là pour lui. Il rougit, encore ! Je pressentais qu'il allait s'empourprer souvent à l'avenir.

Après cette heureuse nouvelle, Ondine et Morgan sortirent et laissèrent Kevin effectuer son travail. J'avais une côte cassée et des petites coupures. Après les avoir désinfectées, il m'appliqua des bandages et me laissa partir, afin que je me repose. Et effectivement, j'en avais bien besoin. Car une fois que je touchai mon oreiller, je m'endormis aussitôt.



 


Chapitre 34

Naia


Après une bonne nuit de repos, j'étais revigorée et prête à finir cette quête. Je ne savais toujours pas quel était le but final, mais je m'en fichais. Je n'avais jamais participé à autant d'aventures que depuis que j'avais abordé sur ce navire et j'adorais cette nouvelle vie palpitante. C'était comme si je venais de me réveiller et que je découvrais le monde qui m'entourait. Et je m'étais fait des amis en or. Qui aurait cru que je serais devenue super copine avec des pirates ? Pas moi. Comme quoi la vie est pleine de surprises.

Après avoir accompli mes tâches quotidiennes, j'allais rendre visite à Dylan. Je lui devais bien après m'avoir sauvé des zombies. Kevin m'avait dit qu'à part quelques coupures et sa côte cassé, il n'avait rien de grave. Mais je voulais tout de même vérifier par moi-même. Alors je toquai à la porte de sa cabine. J'entendis un grognement et entrai dans la pièce. Le jeune homme était encore dans son lit, en train d'observer sa précieuse carte.

- Comment vas-tu ? fis-je en m'installant sur une chaise, près de lui.

- Bien. J'ai pu me reposer quelques heures mais mon dos me gêne. Je ne peux rien faire, à part lire cette carte. C'est frustrant ! Kevin m'a dit de rester aliter, mais je déteste ça.

- Tu vas guérir vite, ne t'en fais pas. Et puis, tu vas pouvoir te faire chouchouter, lui dis-je avec un sourire.

- Je préférerais bouger sur mon navire.

- Oui, mais il faut que tu apprennes à prendre soin de toi, Dylan, sinon ta guérison va prendre plus de temps et tu seras encore plus frustré.

- Je le sais bien. C'est pourquoi je suis dans mon lit au lieu d'être sur le pont, déclara le jeune homme.

- Un point pour toi !

Le silence se fit. Je comprenais la frustration du jeune homme car à sa place, je ressentirais la même impuissance. Son dos et sa côte le bloquait entièrement, et il fallait qu'il évite de bouger afin de pouvoir guérir sans risque.

Je lui tendis la main, dans un geste de réconfort et de compassion. Je voulais lui témoigner mon soutien et lui dire que je le comprenais parfaitement. Il le vit dans mes yeux et mit sa paume sur la mienne. Cela me réchauffa instantanément. Mon cœur commença à accélérer et mon souffle devint erratique. Je pris une profonde inspiration et calma mon pouls.

- J'aurais un service à te demander, fit soudain Dylan, d'une voix sérieuse.

- Je t'écoute.

- J'aurais besoin que tu prennes toutes les pierres et que tu découvres notre prochaine destination. Je l'aurais bien fait, mais je ne peux pas bouger or on a besoin de soleil et d'eau pour les deux premières pierres. Est-ce que tu pourrais faire ça pour moi ?

Je serrais sa main et sourit.

- Bien sûr, je lui répondis.

- Prend autant de temps que tu veux, de toute façon, on ne pourra pas y aller avant que je sois rétabli.

- Merci, fis-je.

- Tu n'as pas besoin de me remercier. En fait, c'est plutôt à moi de te dire merci, lança le jeune homme.

- N'importe quoi. C'est toi qui m’as sauvé la vie, alors que je dormais. C'est normal que je t'aide.

- Dois-je te rappeler que tu m'as sauvé en premier ?

- Un point pour toi, concédai-je.

- Oh attention, je te rattrape, rigola-t-il.

- Plus pour longtemps, le prévins-je.

Je me levai. Dylan me tendit sa carte et sa pierre de soleil. Je possédais déjà les deux autres gemmes, que j'avais caché dans ma cabine. On n’était jamais trop prudent ! Puis, je partis avec un nouvel objectif en tête : trouver notre prochaine destination.



 


Chapitre 35

Naia


Cela faisait quelques jours que j'essayais de résoudre ce casse-tête. Dylan m'avait dit qu'il fallait de l'eau et du soleil pour faire fonctionner les deux premières pierres, cependant la dernière était une pierre de lune. Vous ne voyez pas mon dilemme ? Il me fallait à la fois le soleil et la lune pour faire fonctionner les objets magiques en même temps. Et à part une éclipse, je ne voyais pas trop comment je pouvais atteindre mon objectif. Grrr ! Ça m'énervait tellement.

Au moins, il y avait d'autres bonnes nouvelles qui allégeaient mon esprit. Dylan se rétablissait plus vite que prévu, et Kevin et Morgan avaient enfin pris leur courage à deux mains et sortaient ensemble. Ils étaient le couple le plus mignon que j'ai jamais vu. J'étais si contente pour eux car ils le méritaient amplement. Quant à Ondine, la morsure de l'araignée n'avait pas guéri mais au moins, elle ne s'était pas infectée. Ça n'avait pas l'air de gêner la jeune fille plus que cela. Elle remplissait ses tâches de seconde à la perfection, même avec un bras en écharpe. J'étais admirative de son courage. Elle était plus tenace que moi, qui au lieu de continuer mes recherches, prenais une pause pour admirer le coucher du soleil.

Comprenez-moi, c'était magnifique ! Et je ne m'en lassais jamais. Dès lors que le ciel était éclairci, j'allais sur la proue et regardais le soleil changer de couleur, le tout se reflétant sur la mer. Et ce soir, on pouvait même apercevoir la lune. Elle était déjà haute dans l'atmosphère et était particulièrement brillante ce soir.

Oh mon dieu mais oui ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Parfois, au crépuscule, on pouvait retrouver la lune ET le soleil.

Je courus chercher la carte et les pierres, puis me mis à travailler. Je disposais le parchemin sur le sol, tandis que je mettais de l'eau sur le premier objet et disposais les deux autres à côté. Puis, j'attendis. Cela ne prit pas longtemps. Mais je fus époustouflée. Les trois pierres brillèrent d'un coup, illuminées par leur essence. Je pouvais voir de la lumière bleu, blanche et jaune se mélangées les unes aux autres. Cela était tellement intense que je dus fermer les yeux pour ne pas être ébloui. Une seconde plus tard, je rouvris les paupières et il n'y avait plus rien. Correction, il n'y avait plus de lueur, mais la carte avait bel et bien changé. Une nouvelle île était apparue sur la droite. Je pouvais même apercevoir notre navire, qui voguait sur une mer en direction de... du bout du monde. Et à la pointe se trouvait notre destination : l'île des dieux !



Crédit Photos : Pinterest

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