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The Survival - Chapitre 1

Dernière mise à jour : 3 mai 2020

Chapitre 1

Crédit Photo : WeHeartIt

Quelques heures plus tôt


Mon réveil sonna à 8h 00 précisément, je me levai aussitôt et allai me préparer. Aujourd’hui était un jour de célébration et tous les habitants devaient se réunir sur la place du village. J’enfilai une chemise bleue toute simple avec un jean délavé foncé pour l’occasion et dévalai les escaliers jusqu’à la cuisine où je pris mon petit déjeuner.

- Oh ! cria ma mère avec sa douce voix. Fait un peu attention Chloé, ou tu vas te casser la figure.

- Un peu de danger ne fait de mal à personne, répliquai-je avec humour.

Puis, je rejoignis ma sœur, Kate, qui buvait tranquillement son thé. Elle n’avait pas l’air aussi réjouit que moi par cette belle journée. Auparavant, elle était radieuse de participer à cette fête avec ses amis. Quelque chose clochait et je voulais réparer ce tort.

- Tout va bien ? demandai-je.

- Oh oui, j’étais juste dans les pensées, fit-elle comme si de rien n’était.

Sur ses mots, elle se leva et je fus éblouie par sa tenue. Elle était composée d’un tee-shirt souple blanc crème accompagné d’un pantalon tailleur noir avec des bandes en cuir sur les côtés et de bijoux splendides. Ma sœur incarnait à cet instant la grâce suprême.

- Allez Chloé ! Dépêche toi, nous allons être en retard ! me gronda ma mère.

- Oui, désolée, lui répondis-je en engloutissant mon croissant.

En effet, je n’avais pas vu l’heure. Il était bientôt 9h 00, heure à laquelle la fête débutait. J’étais tellement concentrée sur les habits de ma sœur que j’avais oublié tout le reste.

Nous partîmes en hâte de la maison et arrivons sur la place avec cinq minutes de retard. Tout le village était présent pour cet évènement : la réunification de notre ville. Autrefois, elle était constituée de deux grandes banlieues : le côté sud et le côté nord, qui se sont rassemblées pour former la commune de Léther.

Le maire avait commencé son discours, racontant lui aussi l’histoire de notre patrie. Puis, vint les feux d’artifices qui emplissaient le ciel de leurs éclats et les confettis multicolores.

C’est alors que l’atmosphère changea. Les rires joyeux se transformèrent en inquiétude et en angoisse. Je ne distinguai rien, des personnes m’empêchant de voir ce qu’il se passait au devant. Des cris aigus retentirent et ma mère me prit la main. Je la sentis comme un mouvement protecteur et rassurant mais rien n’y faisait. Je m’inquiétais de ce qui se passait. Puis, je les vis. Les soldats. Ils sortirent de nul part pour envoyer des rayons lumineux aux yeux des gens. Une drôle d’impression s’insinua en moi. Ils rendaient aveugles notre communauté. Mais pourquoi ? Il me manquait des détails. Rien ne faisait sens. Soudain, je compris. Ils ne rendaient pas aveugles les habitants, ils les mettaient sous leur contrôle grâce à leur lumière bizarre. En effet, lorsque les personnes étaient touchés, ils restaient passifs, comme si ils étaient devenu de parfaits robots. Tout à coup, ma mère me tira en arrière, m’emportant à l’écart de ce tumulte.

- Va ! s’exclama t-elle, à ma soeur et moi. Partez loin d’ici et ne revenez jamais !

- Mais et toi ? fis-je abasourdie par ses paroles.

Je n’entendis pas sa réponse. Ma sœur m’entrainait déjà derrière elle, s’élançant au pas de course. Pétrifiée, je ne recouvrai mes esprits que lorsque je m’écroulai sur le sol. Me relevant, je peinai à suivre les foulées de ma sœur. Tout à coup, elle s’arrêta et je faillis la percuter. Regardant par dessus son épaule, je constatai avec horreur qu’un soldat se trouvait face à nous. Puis tout se déroula au ralentit. Il pointa son faisceau sur nous, ou plutôt devrais-je dire sur la personne devant moi. Et il en était hors de question. Je sentis mes jambes bouger et me porter entre eux. Puis, une douleur lancinante me traversa les yeux. L’obscurité avait envahi ma vue. Quand j’ouvris les paupières, je remarquai la surprise sur le visage du garde et j’en tirai l’unique conclusion. Son joujou n’avait pas fonctionné sur moi. Profitant de sa stupeur, ma sœur et moi continuâmes notre course. Malheureusement, il nous suivit tout aussitôt.

- Que vient-il de se passer ? demanda ma sœur, essoufflée.

- J’en sais rien, déclarai-je.

- Alors pourquoi tu as une lueur dorée dans ton regard ?

Je ne compris pas tout de suite ce que venait de me dire ma sœur. Puis, je croisai mon regard dans une vitre et vis qu’elle avait raison. Un souvenir me revint en mémoire. Les yeux des villageois attroupés autour des soldats quelques instants plus tôt avaient eux aussi changé de couleur. Seulement leur teinte était plus prononcée que la mienne. L’arme leur donnait cette nuance.

Nous tournâmes à un coin et nous retrouvâmes dans un cul de sac. Cependant, notre poursuivant arrivait, ses pas retentissant derrière nous. Des maisons nous entouraient avec comme seul issu des fenêtres. N’ayant aucune autre solution, je cassai avec mon coude celle qui se trouvait sur le murais d’une cabane abandonnée puis j’enlevai les morceaux restants. Je ressentis un petit picotement suivi d’un filet de sang à travers ma chemise. Je passai par l’ouverture, précédant ma sœur, et nous filâmes à travers la forêt qui bordait les murs. Toutefois, notre ennemi gagnait du terrain et mes muscles fatiguaient inlassablement. C’est alors que ma sœur se retourna et s’arrêta.

- Qu’est ce que tu fais Kate ? la questionnai-je, inquiète en ralentissant à mon tour.

- Je vais faire diversion, m’expliqua t-elle, calmement.

- Quoi ? Mais tu es folle ?

- Non, tu auras plus de chance de t’en sortir, déclara t-elle.

- Il est hors de question que je t’abandonne ! m’exclamai-je, la peur s’insinuant en moi.

- Tu n’as pas le choix. Tiens, prend le pour te souvenir de moi, fit-elle en me tendant son bracelet préféré : un Micheal Kors qui lui avait coûté extrêmement cher.

- Non, je ne peux pas, chuchotai-je, ma voix retenant un sanglot.

- Pars ! s’écria t-elle. Maintenant !

Tandis qu’elle me poussait pour faire face à notre ravisseur, je m’élançai à travers les fourrées laissant les larmes dévaler mes joues. Puis, j’entendis son cri sinistre, signe qu’elle avait perdu son combat. Signe qu’elle venait de se sacrifier.

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