Chapitre 11
Deux mois plus tard.
Pendant les deux mois écoulés, je m’étais entrainée plus dur et plus intensément, et mes efforts commençaient à payer. Je voyais mon corps changer avec plus de muscles, plus d’endurance, bref, plus de tout. Et même si je m’entrainais la plupart du temps avec Will, rien n’avait changé entre nous. Si ce n’est que j’étais encore plus amoureuse de lui maintenant. Des liens forts nous unissaient entre Will, toute la bande et moi. On était devenu une vraie famille et je ferais tout pour les protéger tout en allant secourir ma soeur, car j’étais maintenant sûre que le gouvernement la retenait prisonnière. Enfin, c’était Max qui m’avait donné l’information. Il l’avait obtenu en fouillant dans les archives de l’armée et grâce à quelques techniques de décodages, avec Will, ils avaient réussi à glaner quelques informations très utiles, comme le fait que l’armée réalisait toujours des expériences sur des personnes contaminés, comme ma soeur. Et il était hors de question que je la laisse là, comme un rat de laboratoire.
- Hey, fit Will en me coupant dans mes pensées, ça va ?
- Oui pourquoi ? répondis-je.
- Tu avais l’air ailleurs.
- Oui, j’étais dans les nuages. Je pensais à ma soeur, lui avouai-je.
- T’inquiète, on ira bientôt la sauver. Il faut juste qu’on trouve un plan, et que tu finisses ton entrainement et on ira.
- Promis ?
- Promis, dit-il en me tendant son petit doigt.
Je le serrais avec le mien, concluant notre promesse. Depuis quelque temps, je me sentais tellement bien dans ma relation avec Will, que je réussissais à m’ouvrir plus facilement qu’à mon arrivée ici. Je lui parlais plus souvent de ma famille, de ma soeur, même si lui ne me disait pas grand chose sur la sienne. Ça ne me gênait pas. Surtout car je pensais qu’il avait toujours du mal à accepter qu’il l’eût perdu, comme tous les survivants de cette maison.
- Bon, on va rejoindre les autres devant le feu ? me demanda t-il.
- Absolument, un bon feu de camps et des amis, ça fait toujours du bien au moral, rigolai-je.
Il me tendit la main, et quand je la saisis, il me conduit vers le devant de la maison, où nos amis nous attendaient en faisant fondre des marshmallows.
- Bah c’est pas trop tôt, dit Liam à notre intention.
- On avait besoin d’un peu d’intimité, répliqua Will. Mais ça tu connais pas.
- Hilarant, Will. T’a perdu ton sens de l’humour, parce que c’était vraiment pas drôle. Tu sais quoi, je pourrais te donner des cours !
- Ouais, ouais.
- Je sais, je suis trop généreux.
- Si t’es si généreux que ça, lança Laura, alors tu peux faire mes marshmallows ?
- Je ferais tout pour toi, tu le sais bien, fit-il en embrassant Laura et en lui prenant ses confiseries.
Will m’en prit et les fit cuire en même temps que les siens. A vrai dire, je savais pas vraiment faire ça, car je n’avais jamais fait cuire des guimauves au feu. Alors j’étais très reconnaissante que Will s’en occupe.
Cette soirée, on en avait tous besoin. A force de s’entrainer, de ne penser qu’à ce qui va inévitablement arriver, on oublie parfois de s’amuser, de prendre du temps pour nous, de se relaxer. C’était exactement pourquoi nous avions décidé d’organiser cela. Pour penser à autre chose. Car cela faisait plus de deux mois que j’étais là, mais pour mes amis, cela faisait encore plus longtemps. Et croyez-moi, même si on survivait, tout n’était pas si facile. La guerre ne faisait que se rapprochait. Et un jour, elle nous rattraperait.
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