Chapitre 15
J’avais un début de plan dans ma tête mais je savais qu’il n’était pas assez élaboré, déjà parce qu’il me manquait énormément d’informations capitales comme l’endroit précis où se situait la base des opérations du gouvernement. Mais je ne pouvais pas demander à Will, ça c’était certain. Surtout que depuis notre dispute, il me surveillait continuellement, ce qui ne me réjouissait guère. J’allais donc devoir parler à Max, car j’étais sûre qu’il savait beaucoup de choses ou qu’il trouverait facilement, vu que c’était un petit génie.
J’en eu l’occasion lorsque Will pris sa douche. Je me ruai vite dans le bureau qu’occupait Max avant que ma chance ne tourne.
Hey Max, comment ça va ? lui lançai-je.
Tout va bien et toi ? me répondit le jeune homme.
Bien. Je me demandais comment avancer les recherches sur Rachel.
Pour l’instant, je n’ai absolument rien trouvé, et j’ai beau essayé tous les tours que je connais en informatique, rien n’y fait, se lamenta Max.
Je suis désolée. J’ai l’impression que tout est de ma faute, fis-je d’une petite voix.
On était tous au courant des risques, Chloé, dit-il en se tournant vers moi et en posant une main rassurante sur mon bras.
Je sais.
Un silence s’installa, le temps de se reprendre émotionnellement.
Alors comme ça tu n’as rien trouvé ? Je suis désolée, mais je te crois pas, répliquai-je.
Comment ça ? me questionna t-il.
Un génie comme toi, tu as bien dû trouver au moins leur base, non ?
Oh si, il y a longtemps, c’est comme ça que je vois quand ils bougent et dans quel direction ils vont mais rien sur Rachel et j’ai épluché leurs caméras de surveillance.
Tu crois qu’ils ont une autre base ? fis-je, surprise
Ça serait très plausible, en effet, mais j’ai beau cherché, je ne l’a trouve pas, dit le jeune homme, légèrement dépité.
Peut-être elle se trouve sous terre, comme une grotte ou un bunker ?
Oui, j’y ai pensé et ça expliquerais pourquoi je n’arrive pas à la trouver via les satellites, m’expliqua Max.
Est ce que je pourrais savoir où se trouve la base ?
Euh pourquoi ? fit-il perplexe.
Je suis sûre qu’ils ont un bunker et qu’il n‘est pas loin de la base. Est ce que ça serait possible de ratisser les environs autour de leur base ?
Je vais voir ce que je peux faire, me lança le jeune homme, un nouvelle lueur d’espoir dans les yeux. Je ne savais pas que tu étais si intelligente.
Ça fait parti de mon charme, dis-je en riant.
Il rit et je me joignis volontiers à lui. Cela se voyait qu’on avait pas rigolé depuis un moment et cela nous fit du bien. Puis, Max redevint sérieux et s’attaqua à trouver le bunker. Il écrivit des chiffres sur l’ordinateur, et tout à coup, la base du gouvernement apparut à l’écran. Exactement ce que je voulais. Je me rapprochai et lorgnai sur les chiffres en haut de l’écran. 46° 33' 40.561" N 1° 2' 17.916" E. Il suffisait juste que je les retienne et que je trouve le trajet d’ici à là-bas. J’espérais que cela n’allait pas être un long chemin. Car une fois que je partirais, Will se rendrait vite compte où j’allais et me rattraperait avant que j’ai pu mener mon plan à bien. Il me fallait une diversion. Et une grosse. Mais le problème, c’est que je n’avais aucune idée de comment j’allais faire ça. Et le temps m’était compté.
Chapitre 16
Max avait trouvé la trace d’un bunker près de la base du gouvernement et en avait informer Will. En revanche, personne ne savait que j’avais pris les cordonnées, car normalement, seul Max et Will avait le droit de savoir. Max parce que c’était lui qui trouvait tout et Will parce que c’était le leader du groupe.
Même si mon plan commençait à se former peu à peu, je voyais bien que Will ne me lâchait pas d’une semelle et ça me foutait en rogne. J’avais commencé à rassembler des affaires comme des vêtements chauds, un briquet et un peu de nourriture dans un sac que j’avais planqué à la cave. Mais je devais faire vite, car je savais que quelqu’un le découvrirait un jour ou l’autre. Il ne me fallait plus qu’une diversion. Et ce jour arriva plus vite que je ne le pensais. Une occasion servie sur un plateau d’or.
C’était une journée tranquille, le calme avant la tempête comme beaucoup dirait. Je m’entrainais avec Laura dans le jardin au combat à main nue quand tout à coup, j’entendis une sirène. Je me retournais vers elle, les sourcils froncés, ne comprenant pas ce que cela voulait dire. Car la sonnerie venait de la maison.
Cette sirène veut dire qu’il y a un inconnu dans les parages, m’informa t-elle.
Comment ça ? l’interrogeai-je.
Max et Will ont mis des capteurs pour nous informer si jamais quelqu’un, autre que nous, se balade dans les environs, afin de ne pas être pris par surprise, m’expliqua la jeune fille.
Oui, ça ressemble bien à Will. Il a pensé à tout, on dirait.
Lorsque je prononçais ces mots, je remarquai que j’avais un peu peur de Will. Allait-il découvrir que j’allais m’enfuir ? Si il pensait à tout, alors il aurait peut-être pensé à cette éventualité. Je devais vraiment redoubler de vigilance. Surtout avec un inconnu dans les parages. Mais en même temps, pensai-je, cela m’offrait une opportunité incroyable.
Avec Laura, nous nous dirigions vers la maison, rejoignant les autres qui se tenaient devant l’ordinateur de Max. Laura se blottit contre Liam et se pencha pour regarder les caméras de surveillance. Nous voyions un homme, en tenue militaire. Et ça, ça compliquait bien des choses.
Bon, fit Will, prenant son ton de commandant. Vous connaissez la procédure dans ces moments-là, alors c’est parti. Chloé, dit-il en se retournant vers moi, comme tu ne connais pas le plan, tu restes ici et tu prépares de quoi partir en vitesse pour tout le monde. Il peut y avoir plusieurs soldats dans les parages, pas seulement celui qu’on voit sur les caméras.
Et ils partirent tous dehors, me laissant derrière. Une partie de moi voulait savoir en quoi consister la procédure, mais une autre se réjouissait de l’occasion qui se présentait à moi. Et je n’allais pas la laisser passer.
Quand je fus certaine que plus personne n’était dans la maison, je me ruai dans la cave, prenant mon sac déjà bien plein de provisions, et allant le remplir à ras bord à la cuisine. J’allais chercher Neige, qui se tenait sur ses gardes depuis qu’il avait entendu la sirène, lui mit une laisse et nous prîmes le chemin du fond. Je regardai une dernière fois derrière moi, m’imprégnant de ce sentiment de sécurité que j’avais connu ici, et capturant dans ma mémoire les souvenirs de la maison. Puis, je fermai la porte et partis dans les bois en faisant bien attention à éviter les caméras de surveillance de Max. Il ne fallait pas qu’il me retrouve. C’était nécessaire ! Et on s’enfonça de plus en plus profondément dans la forêt, direction la base du gouvernement.
Crédit Photos : Pinterest
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