Chapitre 7
- Hey les filles, vous faites quoi ? demandai-je en passant devant Laura et Rachel.
- On vient de finir de cuisiner, on allait sortir faire un petit tour, tu veux venir ? me répondit cette dernière.
- Oui, pourquoi pas. Un peu de temps entre filles ne me fera pas de mal, rigolai-je.
- Oui, pour te sortir Will de la tête, fit Laura.
- Pas du tout, répliquai-je aussitôt.
- Mais oui. Attendez, il faut que j’aille voir Liam avant. Il faut bien que quelqu’un surveille le four, et il me doit pas mal de services.
Avec Rachel, on la regarda partir en direction de la chambre des garçons, puis venir cinq minutes plus tard avec le jeune homme.
- Allez-y, je surveille tout, dit-il. Amusez-vous bien.
- Merci, fit Laura en l’embrassant.
Puis, nous sortîmes dans l’air frais matinal. Pendant que nous discutâmes, nous nous enfoncions de plus en plus profondément dans la forêt, explorant les recoins sombres de celle-ci.
- Cela fait longtemps que vous sortez ensemble avec Liam ? questionnai-je Laura.
- Non, c’est assez recent, vu qu’on a appris à se connaitre ici. Mais, je sais pas, j’ai l’impression de l‘avoir toujours connu, me répondit-elle en rougissant. Et toi avec Will, il se passe quoi exactement ?
- Quoi, mais rien du tout, niai-je.
- Oh que si, il est différent avec toi, ajouta Rachel. Différent en positif, bien sûr.
- Euh… c’est à dire ?
- Plus posé, plus heureux, je dirais.
- Mais on ne fait que s’engueuler, rétorquai-je.
- Ça, c’est ce que tu vois. Nous, on voit quelque chose de bien différent, dit Laura.
- Il y a bien eu un moment hier soir, mais c’est tout et ça ne veut rien dire, avouai-je.
- Nie le autant que tu veux, mais nous on voit tout, fit Rachel.
- Et que s’est il passé hier soir surtout ? rajouta sa meilleure amie.
- Disons qu’il s’est livré à moi.
- Whaou, alors ça, c’est un pas immense pour Will, déclara la grande brune. D’habitude, il met longtemps à se livrer.
- Ouais, avec nous, ça a mis beaucoup de temps, deux mois je crois, affirma la blonde vénitienne.
- Mais je ne sais toujours rien sur lui, vraiment. C’est quoi son histoire au juste ? contrai-je.
- Mais c’est que tu t’intéresse beaucoup à lui. Bref, on sait juste qu’il a su avant tout le monde ce qu’il se passait avec le gouvernement. Ne me demande pas comment, je ne sais pas, me raconta Laura en me voyant ouvrir la bouche pour parler. Il a vu beaucoup de monde qu’il connaissait mourir ou embrigader donc il est venu se réfugier ici. Je crois que cette maison appartient à ses grands parents. Puis, il a commencé à faire des rondes pour trouver des survivants et un jour, il nous a trouvé. On s’était réfugié un peu plus loin et heureusement pour nous, il nous a trouvé, on était au plus bas point.
- Whaou, je… je n’avais aucune idée de tout ça. Je suis désolée, les filles.
- Tu n’as pas à être désolée, tu as vécu bien pire et de toute façon…
Rachel fut interrompu par un bruit strident, venant des tréfonds de la forêt. Nous nous retournâmes comme un seul homme ou plutôt, devrais-je dire comme une seule femme. Nous sursautâmes lorsque nous entendîmes à nouveau une branche craquée. Bien que ce fut la dernière chose à faire, je m’approchai des sons.
- Chloé, mais qu’est ce que tu fais ? chuchota Laura.
- Je vais aller voir ce que c’est, lui répondis-je en murmurant à mon tour.
- T’es folle, fit-elle.
Je m’approchai davantage, mon coeur tambourina contre ma poitrine. Soudain, on se jeta sur moi. Je poussai le plus grand cri de mon existence, tandis que je tombais en arrière. Lorsque j’ouvrir enfin les paupières, j’en croyais pas mes yeux. La personne qui m’était tombée dessus n’était autre qu’un adorable petit chien blanc. Un berger blanc suisse pour être tout à fait exact.
- Ce n’est rien les filles, c’est juste un chien, leur criai-je alors qu’elles se précipitaient vers moi en courant.
- Ne nous refait jamais ça, tu nous a foutu les jetons, fit Rachel.
- Le pauvre, il a du être abandonné pendant la guerre, dit Laura.
- Oui. On a qu’à le ramener à la maison, déclarai-je avec conviction.
- Excellente idée, renchérit la jeune fille blonde.
- Je ne suis pas sûre que les garçons soient ravi d’avoir un chien, objecta la grande aux cheveux bruns.
- Laisse moi les convaincre, lançai-je. On y retourne ?
Elles acquiescèrent et nous nous mirent en route. Le chien nous suivait comme notre ombre, comme s’il était content d’avoir enfin trouver de la compagnie. Je ramassai un bout de bois et le lançai loin devant moi. Il alla le chercher et me le tendit, tout fière de pouvoir jouer avec. Après avoir fait quelques autres ronds, nous arrivâmes enfin à la maison.
- Hey, fit Rachel en voyant les garçons devant le porche. Regardez ce qu’on a trouvé.
- Oh, il est trop mignon, s’exclama Liam en voyant le chien. Comment il s’appelle ?
- Euh, on a pas encore trouvé de nom, répondis-je.
- Et tant mieux, car il restera pas ici, répliqua Will en s’approchant.
- Quoi ? Pourquoi ? rétorquai-je.
- Parce qu’il faut s’occuper de lui et on a pas le temps.
- Bien sur que si, entre les entrainements, ou alors il peut courir avec nous.
- Oh ça serrait super, lança Rachel.
- C’est hors de question. Il pourrait nous démasquer, contra Will.
- On fera attention à lui, Will. Il ne sortira de la maison qu’avec l’un d’entre nous, si tu veux, mais laisse lui sa chance. Je pense que ça serait bien pour nous tous d’avoir un chien. Et comme dit le proverbe : « le chien est le meilleur ami de l’homme ».
Comme Will gardait le silence, j’ajoutai :
- Allez, s’il te plait Will ?
- Okay, mais il est hors de question que je m’en occupe, fit Will, qui partit s’enfermer dans la maison.
- Qu’est ce qui lui arrive ? demandai-je aux autres.
- Il avait un chien avant, expliqua Max. Il l’a perdu quand il avait dix ou onze ans, je crois.
- Oh je savais pas, dis-je.
- Ne t’inquiète pas, nous non plus, lança Laura en parlant de Rachel et elle. Peut-être que ça lui fera du bien, lui rappellera le bon temps qu’il a passé avec son chien.
- Peut-être. Mais pour l’instant, il faudrait lui trouver un nom, déclara Liam.
- On peut l’appeler Neige, non ? proposa Rachel. En rapport avec sa crinière.
- C’est un pelage, la corrigea Laura, mais j’aime bien l’idée. Et vous ?
D’un commun accord, nous acceptâmes tous de le nommer ainsi. Puis, chacun à notre tour, nous jouâmes avec Neige, apprenant à le connaitre et à se faire connaitre de lui.
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